GROGNE DANS L’ARMEE!
PARFUM DE TRANSACTION DANS LA LIBERATION DES 9 DEMINEURS
L’Armée sénégalaise n’a jamais digéré les faveurs octroyées aux rebelles de la Casamance. Elle a toujours déploré le fait que l’Etat engraisse ses ennemis, qui se retournent contre les soldats loyalistes. Et aujourd’hui encore, les dents grincent du côté de l’Armée dans la mesure où l’Etat a non seulement entretenu les otages et payé leurs ravisseurs pour leur libération, mais il a renoncé à certaines zones qu’il préfère laisser au seul contrôle des indépendantistes.
Officiellement, la libération des neuf otages du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) est un signe de «bonne volonté» du maquis, pour amener l’Etat à son tour, à faire preuve «d’esprit d’ouverture», pour la reprise des négociations, dans le sens de baliser le chemin de la paix en Casamance.
Aussi, l’ambassadeur des Etats Unis au Sénégal a-t-il discrétement rencontré les rebélles à Oussouye dans le sens de faire libérer les 9 démineurs
Mais officieusement, cette libération est plus motivée par des préoccupations d’ordre financière. Du moins, si l’on en croit les sources du journal Le Quotidien, qui ont révélé que César Atoute Badiate a bien trouvé son compte dans cette histoire. D’abord, a-t-on appris, les otages étaient entretenus par l’Etat du Sénégal, durant toute la durée de leur capture.
Pour leur nourriture et les soins de santé, qui leur étaient administrés, l’Etat a dû casquer fort. Nos sources d’indiquer que des intermédiaires dans le dossier ont remis l’argent de l’Etat du Sénégal au chef rebelle, commandant l’aile dure du Mfdc. Combien ? Les différentes parties dans cette affaire n’ont pipé mot, pour le moment. Ce que nos sources trouvent scandaleux dans la mesure où c’est avec l’argent des Sénégalais que le maquis est entretenu, par ricochet.
Au niveau de l’Armée, les dents grincent et l’on s’interroge sur les motivations de l’Etat du Sénégal. Pis encore, les soldats au front se demandent au nom de quoi, l’Etat a accepté les injonctions du chef rebelle à propos des zones de délimitation, qu’il a fixées. César Atoute Badiate a, en effet, tracé des lignes rouges à l’Etat, pour pouvoir s’aménager des sanctuaires de replis. Ce que les autorités sénégalaises ont accepté volontiers.