Guinée-Bissau : promotion de 18 officiers supérieurs à des grades élevés
BISSAU, 04 sept 2013 (AFP) - Dix-huit officiers supérieurs de l'armée bissau-guinéenne, dont le chef d'état-major le général Antonio Indjai, ont été promus à des grades élevés au cours d'une cérémonie officielle mercredi à Bissau, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le général Indjai est passé du grade de général à trois étoiles (lieutenant) à celui de général à quatre étoiles. Parmi les 18 officiers supérieurs promus, certains étaient assez âgés, a rapporté le journaliste de l'AFP.
Le président de transition Manuel Serifo Nhamadjo, qui a présidé la cérémonie, a expliqué que ces promotions avaient été décidées dans le cadre d'un "réajustement" pour mettre en conformité les grades avec les fonctions occupées en vertu de dispositions légales.
"Il ne s'agit pas de promotions qui (vont) augmenter les dépenses de l'Etat ou juste pour plaire, mais destinées à appliquer une loi en vigueur depuis 2000", a affirmé M. Nhamadjo. "La plupart des officiers promus occupent des fonctions qui ne correspondent pas aux grades qu'ils portent.
Par exemple, un chef d'état-major de Guinée-Bissau doit être un général à quatre étoiles, son adjoint à trois étoiles et ainsi de suite. Nous avons donc procédé à un réajustement de manière à respecter la procédure légale", a-t-il dit.
Aucune indication n'avait pu être obtenue de source officielle mercredi sur le nombre de généraux dans le pays avant cette promotion à des grades supérieurs. D'après des données officielles de 2012, les forces armées bissau-guinéennes comptent près de 4.500 hommes, jusqu'à deux ou 2,5 fois plus, selon des sources non officielles.
Selon l'International Crisis Group (ICG), une réforme du secteur de la sécurité théoriquement engagée depuis 2006 doit permettre, une fois achevée, de réduire les effectifs officiels de 1.500 hommes.
Cette réforme est jugée indispensable notamment par les partenaires internationaux du pays pour contrer l'influence dans le champ politique des militaires, auteurs d'un coup d'Etat le 12 avril 2012.
Depuis l'indépendance de la Guinée-Bissau en 1974, l'armée a mené de nombreux putschs ayant émaillé l'histoire du pays et plusieurs de ses dirigeants sont impliqués dans le trafic de drogue.