GUINEE-BISSAU: LE NOUVEAU PREMIER MINISTRE POURSUIT LES CONSULTATIONS POUR FORMER SON GOUVERNEMENT
Bissau, 25 août 2015 (AFP) - Le nouveau Premier ministre bissau-guinéen Baciro Dja, contesté au sein de son propre parti, poursuivait mardi les consultations pour former son gouvernement, en dépit de la résolution du Parlement réclamant sa démission, a indiqué à l'AFP son entourage.
Ce pays ouest-africain de 1,6 million d'habitants, une ex-colonie portugaise, est confronté à une crise politique au sommet de l'Etat: le président José Mario Vaz, son Premier ministre destitué le 12 août Domingos Simoes Pereira et son nouveau chef du gouvernement Baciro Dja, nommé le 20 août, sont tous les trois membres du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC).
Le PAIGC, majoritaire à l'Assemblée nationale avec 57 députés sur 102, soutient M. Pereira et a réclamé sa reconduction, en vain.
Baciro Dja, qui a entamé ses consultations peu après sa nomination, "continue encore les concertations" en vue de la formation de son équipe, a affirmé à l'AFP son entourage, déclinant tout commentaire sur la résolution adoptée la veille par l'Assemblée nationale demandant son départ.
Il "est en train de ratisser large en recevant toutes les sensibilités politiques du pays (...), il souhaite que tout le monde, tous les partis soient représentés au gouvernement", a-t-on ajouté.
Les députés ont exprimé leur "désaccord avec la nomination" de M. Dja, et réclamé sa démission par des moyens légaux, n'excluant pas de saisir la justice, marquant une nouvelle étape dans la crise politique née du bras de fer au sommet de l'Etat dans ce pays lusophone au passé tumultueux.
Le 12 août, M. Vaz - élu en mai 2014 - s'était séparé de M. Pereira, en poste depuis 14 mois, en arguant d'une "crise de confiance au sommet de l'Etat".
Selon leurs entourages, les deux hommes ne s'entendaient pas depuis plusieurs mois sur la manière de diriger le pays, dont la Constitution stipule que le poste de Premier ministre revient au chef du parti vainqueur des législatives.
Ces fonctions devraient donc être assumées par M. Pereira, soulignent analystes et responsables politiques. Depuis son indépendance du Portugal, en 1974, la Guinée-Bissau a connu plusieurs coups d'Etat, réussis ou avortés, dans lesquels les militaires ont souvent joué un rôle prépondérant.