Habré au pavillon spécial
PLACE SOUS MANDAT DE DEPOT A REBEUSS
Inculpé par la commission d’instruction des Chambres Africaines Extraordinaires, Hissène Habré a été placé sous mandat de dépôt hier, mardi 2 juillet 2013. Après vingt trois années de villégiature au Sénégal, l’ancien président du Tchad entre 1982 et 1990, poursuivi pour « crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture», a été incarcéré à Rebeuss et se trouve présentement au pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec.
Présenté au juge d’instruction des Chambres Africaines Extraordinaires, l’ex-président Tchadien, Hissen Habré, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt hier, mardi 2 juillet, à Rebeuss et se trouve présentement au pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec.
Poursuivi pour «crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture et crime de génocide», l’ex homme fort de Djaména a été arrêté dimanche dernier par les éléments de la brigade d’intervention polyvalente (BIP) et placé en garde en vue.
Le procureur général près les Chambres Africaines Extraordinaires, Mbcaké Fall, l’avait annoncé avant-hier, lundi, à l’occasion d’une conférence de presse pour expliquer les raisons de son arrestation et les différentes missions en Belgique et au Tchad ainsi que les différents documents reçus des Ong de défense des droits de l’homme, de la Justice Belge et du Tchad. Selon certaines organisations, 40 000 personnes auraient été tuées durant sa présidence.
Les avocats de la défense sont montés au créneau pour fustiger la démarche du procureur général. Me EL Hadji Diouf a estimé que l’actuel président Tchadien, Idriss Deby qui était le chef de la police et conseiller en sécurité du règne de Habré devrait lui aussi être poursuivi au même titre que leur client.
L’ouverture d’un procès contre lui est motivée par la résolution 401 du 31 janvier 2012 de l’Union africaine (UA) demandant au gouvernement du Sénégal d’examiner les modalités pratiques ainsi que les implications juridiques et financières pour la poursuite des crimes internationaux commis sur le territoire tchadien durant la période du 7 juin 1982 au 1er décembre 1990. Ce conformément au mandaté émis en juillet 2006 par l’UA pour juger M. Habré.
Depuis, le gouvernement sénégalais et l’UA ont signé un accord, en vue de la création, au Sénégal, d’un tribunal spécial (Chambres africaines extraordinaires). L’accord a été approuvé le 19 décembre 2012 par les députés sénégalais. Ce procès devrait couter plus de 4 milliards F Cfa.