HAMA AMADOU, SA FEMME ET AUTRES ACCUSÉS JUGÉS LE 2 JANVIER
TRAFIC INTERNATIONAL DE BÉBÉS AU NIGER
Niamey, 24 déc 2014 (AFP) - Le procès de l'ex-président du Parlement du Niger et opposant, Hama Amadou, et d'une vingtaine de personnes dont son épouse, impliquées dans un présumé trafic international de bébés, s'ouvrira le 2 janvier à Niamey, a indiqué mercredi un avocat de la défense.
"L'instruction est terminée. On m'a informé que le procès (du trafic présumé de bébés) a été fixé au 2 janvier 2015", a indiqué Mossi Boubacar, avocat de l'épouse de Hama Amadou, en liberté provisoire depuis mardi après avoir passé près de sept mois en prison.
L'ex-président du Parlement, principal opposant au chef de l'Etat Mahamadou Issoufou, a quitté le Niger fin août après l'autorisation par les députés de son audition par la justice dans une affaire de trafic de bébés entre le Nigeria, le Bénin et le Niger.
Il est actuellement en fuite en France. Hama Amadou "sera jugé par contumace au cas où il ne rentre pas avant le procès", a confié une source judiciaire. La Cour d'appel de Niamey a remis mardi en liberté provisoire les six derniers détenus dans cette affaire dont Mme Amadou. Seize prévenus avaient bénéficié de cette mesure fin novembre.
La vingtaine de prévenus dans ce dossier est notamment accusée de "supposition d'enfant", un délit consistant à attribuer la maternité d'un enfant à une femme qui ne l'a pas mis au monde.
Hama Amadou a toujours clamé que les poursuites lancées contre lui étaient politiques. Selon lui, le pouvoir cherche à l'écarter avant la présidentielle de 2016. "Ce dossier est un dossier de droit commun, (il) n'est donc pas politique", a soutenu le ministre de la Justice Marou Amadou fin novembre.
Un mandat d'arrêt a été émis fin septembre à l'encontre de Hama Amadou. Le Parlement a élu en décembre un ex-opposant, Amadou Salifou, pour le remplacer.
"Si à l'issue du procès Hama Amadou est condamné, alors il devra se livrer à la justice nigérienne, sans quoi nous formulerons une demande d'extradition", a expliqué récemment Hassoumi Massaoudou, le ministre nigérien de l'Intérieur. "Autrement, nous le ferons inscrire sur la notice rouge d'Interpol", a-t-il menacé.