Harcèlement, excision, Cbv, lévirat, pédophilie, inceste… au banc des accusés
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET AUX FILLES
Dans le Rapport national du Sénégal sur les Violences faites aux femmes et aux filles (Vfff), publié au mois de février 2013, dans le cadre de la 57è Session de la Commission de la condition de la femme «Elimination et prévention des Violences faites aux femmes et aux filles (Vfff)», il est dégagé une liste de faits, dont est victime la gent féminine, le plus souvent.
Dans ce même document, il est en effet révélé que chaque année, la violence engendre dans le monde plus de 1.6 million de morts et figure parmi les principales causes de décès de personnes âgées entre 15 et 44 ans. Seulement, de l’ampleur de ce drame, l’on note qu’aucune estimation globale du fléau n’existe au niveau national, mais une étude mettant en exergue l’ampleur du phénomène a été menée dans huit régions en 2013.
Cependant, le Sénégal vient d’élaborer une Stratégie nationale de protection sociale avec comme objectif majeur l’extension de la protection sociale aux secteurs non formels et aux groupes les plus vulnérables. Sur ce point, le rapport souligne que la catégorie des personnes handicapées regroupe entre 6 à 10% de la population sénégalaise, répartie comme suit : 32,76% de handicapés moteurs ; 16,60% de handicapés visuels ; 50,64% des autres catégories, notamment les sourds-muets, albinos, malades mentaux, hanséniens (lépreux lésionnels), etc.
Situation des Vfff au Sénégal
Le Sénégal a ratifié la plupart des instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs à la protection des femmes et des filles. Vers la fin des années 1990 et tout au long de la première décennie de l’an 2000, le Sénégal a pris un ensemble de dispositions législatives et réglementaires sanctionnant les violences contre les femmes, notamment, la violence conjugale, le harcèlement sexuel, les mutilations génitales féminines, le viol.
L’insuffisance de données statistiques fiables sur les actes de violence et sur les facteurs qui leur sont associés constitue un frein à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de stratégies efficaces proposées pour lutter contre les Vfff.
Excision
S’agissant de l’excision/mutilation génitale de la femme, le rapport Eds/Mics 2010-2011 révèle 26% des femmes de 15 à 49 ans ont été excisées. Les données selon l’âge ne font pas apparaître de modifications importantes de prévalence des générations anciennes au plus récentes, la proportion passant de 29% chez les femmes de 45-49 à 24% chez celles de 15-19 ans.
Par contre, on constate des écarts importants de prévalence en fonction de la région et de l’ethnie. En effet, les données indiquent que la pratique de l’excision est concentrée surtout dans certaines régions telles que Kédougou (92%), Matam (87,2%), Sédhiou (87%), Tambacounda et Kolda (85%). Ces régions regroupent les ethnies dans lesquelles la pratique est très ancrée dans les normes sociales (rites d’initiation etc..). Dans la région de Dakar, la prévalence est de 20,1% contrairement à celle de Diourbel où la proportion de femmes excisées est plus faible (0,5%).
Femmes «de Tenue»
De 2006 à nos jours, plusieurs personnels féminins ont été recrutés, formés et affectés dans les unités. Les effectifs des personnels féminins sont portés à ce jour à 759, Armée et Gendarmerie confondues. La présence des femmes dans les contingents peut changer la dynamique masculine du groupe, et ainsi contribuer à la diminution des agressions et violences commises dans les zones de conflit.
Typologie des Violences - Le lévirat et le sororat
Les violences répertoriées sont diverses et multiformes. La violence physique caractérisée par les coups et blessures, châtiments corporels, usage de la force physique ou verbale, crime, meurtres, assassinats etc.). Sur ce point, 55,4% des garçons et 61,8% qui ont abandonné l’école l’ont fait à cause des punitions. La violence sexuelle quant à elle se définit par tout acte sexuel commis ou toute tentative d’initier un acte sexuel en usant de la force, de la coercition, de la menace ou de la surprise (abus sexuels, tentatives d’abus sexuels et de viols, attouchements, allusion sexuellement explicite, exploitation sexuelle).
Ce type de violences entraîne des traumatismes psychologiques importants, ainsi que des grossesses non désirées qui conduisent à des déperditions scolaires et des interruptions de grossesses dans des conditions précaires et parfois mortelles. La violence morale, psychologique : elle revêt diverses formes et englobe la violence verbale, l’intimidation et la manipulation émotionnelle (négligence, rejet, répression des émotions, injures, mépris, attaques verbales, discrimination raciale, ethnique, pauvreté, stigmatisation, lévirat (le fait d’épouser le frère de son défunt mari), sororat (l’action d’épouser la sœur de sa défunte femme), chahuts et extorsions diverses).
Les mutilations génitales féminines, les abus envers les filles (toute forme de maltraitance physique ou émotionnelle, d’abus sexuel, de négligence ou d’exploitation à des fins commerciales) exercée par une personne qui en est responsable, qui a autorité sur lui, ou en qui elle devrait avoir confiance (mariages précoces et/ou forcés, grossesses non désirées). A cela s’ajoutent les violences émergentes et l’exclusion sociale découlant de la fistule obstétricale.
Auteurs et lieux d’expression des Vfff
La complexité, l’ampleur et le caractère multiforme des violences faites aux femmes et filles ont révélé qu’elles s’exercent dans des espaces divers. Ainsi les violences connaissent des mutations aussi bien dans les sphères publiques que privées et cela impacte sur les catégories d’auteurs. L’auteur peut être une personne familière, (père, mère, autre membre de la famille ou communauté, amis); une tierce personne (personnes inconnues, coupeurs de routes, agents publics en service (enseignants, agents de sécurité).
Pour ce qui est du lieu, les Vfff varient d’un espace à un autre : Dans les lieux publics, dans les espaces scolaires et de formation (universités, collèges, écoles primaires et coraniques et leur environnement), les transports publics, les institutions et les structures ou espaces professionnels) etc.