HARO !
KAYAMA ''LE TÉMOIN''

En fin de semaine, très souvent quand je me promène, il m’arrive de croiser et de deviser avec quelques sommités de ma cité de résidence.
Des anciens militaires et fonctionnaires des plus prestigieuses administrations de ce pays aux enseignants, commerçants et imams de notre quartier, tous semblent s’accorder pour fustiger certaines pratiques, vaseuses ou boueuses donc sans éthique, ayant cours dans la presse.
Un ami colonel m’interpelle sur la rémanence de la violence et l’indécence dans la connivence quant aux sorties d’Omar Faye. Avec son parti ou son ''mbotaaye'', Léral Askan wi, il fait un foin d’enfer dont les échos vont au-delà de son patelin grâce à ses amis tapis dans la presse.
De Wade à Macky, ses bruits sont sans fruits. A Rufisque, Faye braille sans risque en mettant le carton sur les patrons du régime. Après les Wade qui en ont eu pour leur grade en leur temps, c’est à présent Macky et consorts qui sont les destinataires de ses pétards de Noël qu’il prend pour des missiles !
C’est bien connu, les militaires sont réfractaires à la liberté d’expression. Ils abhorrent, à juste raison, le désordre et l’indiscipline qui sont souvent causés par des civils débiles ! La presse est forcément en détresse quand elle cesse de jouer ses rôles de sentinelle et d’alerte.
Quand Cissé Lô se défoule sans finesse sur la presse, ici nous nous limitons à riposter sans en faire une tête de Turc. Puisque, loin s’en faut, Cissé Lo, tout comme Oumar Faye et tant d’autres de leur acabit, ne sont point dignes de foi.
Tant ils sont versatiles et volatiles dans leurs positions et expressions ! La concurrence impitoyable que se mènent les groupes de presse les plus liquides explique cette quête de scoops et cette hantise de la première place dans les sondages.
Gages de leadership dans la notoriété et donc de la publicité. C’est alors cette logique qui explique la prédominance des grandes gueules, des belles gueules au détriment de belles, grosses et fortes têtes bien faites. C’est aussi l’explication du nivellement par le bas de nos télés et radios où le bon français se barre faute de locuteurs chevronnés.
Depuis que le Témoin a cessé de faire à sa manière si particulière des faits divers une vache laitière, le genre s’est presque délité au profit des ''peoples'' débauchés. Les photos ont détrôné le talent de l’écriture dans les tabloïds. Et c’est dommage.