HOLA ! MONSIEUR LE PRESIDENT
Il a tenu son pari. Wade a relevé haut la main le défi de la mobilisation, hier à la place de l’Obélisque. Foule au rendez-vous, querelle sur les chiffres, selon qu’on est du camp de l’opposition ou du pouvoir et frénésie politique au rendez-vous. Le tout à la face du monde. Wade a communié avec ses militants, mais indispose encore en voulant embarquer tout le monde dans le combat d’un père pour son fils.
C’est son droit, mais il y va trop fort et mal à propos. Entre autosuggestion de coups d’Etat, d’envahissement du Palais et… proposition d’élection présidentielle anticipée, il est temps de dire holà ! Où est ce qu’il croit être ce Wade ? On est encore au Sénégal et à ce que l’on sache, il n’y a pas de crise institutionnelle ni de troubles politiques qui appellent à des scénarii à la Burkina (clone achevé de ce qui aurait dû se passer le 23 juin 2011 à Dakar). Alors, assez de ces incantations qui peuvent tenter le diable.
On a déjà assez donné sous le régime de Wade, dont la fin de règne est parsemée de morts (Mamadou Diop en est l’exemple le plus illustre). Si le peuple a tourné cette page, c’est pour en vivre une nouvelle sans tensions finalement inutiles, contreproductives et ruineuses pour l’image d’un pays qui aspire à se développer.
Aux pires moments du magistère de Wade, quand ça vacillait véritablement, les démocrates, vertueux, se sont battus jusque dans la rue, mais n’ont pas réclamé le fauteuil présidentiel par anticipation, n’ont pas marché sur le Palais qui était à portée de main. Il faut se battre à la régulière dans les urnes, gagner ou perdre, selon le calendrier républicain. La démocratie a inspiré en mars 2012, laissez-la expirer en 2017.
Et vous, Président Wade, respirez et laissez nous respirer !