HUÉ PAR LES JEUNES, NIASSE EVACUÉ PAR SA SECURITÉ
CRISE A L’ALLIANCE DES FORCES DE PROGRÈS

Le président de la l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, a essuyé hier une bordée de huées au Terrou Bi où les cadres de son parti organisaient une rencontre pour débattre sur la situation nationale.
Arrivé sur les lieux, il a été accueilli par des jeunes hostiles qui l’ont hué à rompre leurs cordes vocales. Sa garde rapprochée, constituée d’éléments du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign) et de la Brigade d’intervention polyvalente de la police (Bip), du fait de son privilège de 2e personnalité de l’Etat, sachant que le terrain est hostile, l’a évacué au restaurant gastronomique qui se trouve près de la salle où se déroule la rencontre, pour des raisons de sécurité. Il y est resté jusqu’à ce que le calme revienne.
Mais à peine est-il revenu dans la salle que les jeunes de l’Afp se sont mis à scander : «Je suis Malick Guèye», du nom du Secrétaire général du Mouvement national des jeunesses progressistes (Mnjp) qu’il a limogé de son poste de conseil technique à l’Assemblée pour avoir dit avec ses camardes que l’Afp doit avoir un candidat en 2017.
Auparavant, 30 minutes avant que Moustapha Niasse n’arrive sur les lieux, Malick Gakou a haussé le ton, soutenant que «personne ne peut hypothéquer (leur) parti».
Moustapha Niasse : « Aucun imbécile, aucun salopard…»
Le ton ferme, Moustapha Niasse a aussi haussé le ton, ce jeudi, pour déplorer les huées qu’il a essuyées. «L’Afp, nul ne peut la détruire. Personne ne peut entraîner sa désintégration. Moi Moustapha Niasse, je ne cherche ni maison, ni carrière, ni véhicule. Dieu m’a aidé. J’ai signé un accord avec Macky Sall. Et je dis ici, aucun ambitieux, aucun imbécile, aucun salopard, ne peut détruire ce qui me lie à Macky Sall», a tonné le secrétaire général de l’Afp.
Défiant ouvertement ses détracteurs Niasse s’emballe «Ce sera la dernière fois qu’on vivra ce genre d’expérience. Ce n’est pas la manifestation du parti, mais celle de l’Ancp (Alliance nationale des cadres pour le progrès). Ceux qui veulent être candidat n’ont qu’à se manifester.
L’Afp est un parti. Deux décisions ont été prises le 10 mars, le premier est connu, le second je le dis : amenez le candidat que vous voulez, mais je ne vais pas lui apporter mon soutien. Que ce soit clair. Je vous jure que celui qui vous a envoyé verra les grains de ce qu’il a semé. Le parti n’appartient à personne, mais à ses militants. C’est le parti qui a pris la décision, il va la respecter et va la protéger. Moi, si j’avais été leur candidat, je ne me cacherais pas, c’est maintenant que je l’aurais dit. Je n’allais pas profiter d’une rencontre pour envoyer des gens. Le parti protégera sa décision (de soutenir Macky Sall) je le répète encore. Ce n’est pas à mon âge que j’ai un souci de carrière. Ma carrière, je l’ai déjà faite et Dieu m’a aidé», a-t-il déclaré dans un concert de huées des militants.
Se tournant vers l’ex-Premier ministre, il dira : «Mimi Touré, dans cette rencontre, je ne suis qu’un invité. Bilahi, si c’était une manifestation de l’Afp, le problème aurait été réglé depuis longtemps. Je jure ici, si je vis jusqu’en 2017, s’il y a un candidat de l’Afp, je jure que je ne vais ni le soutenir, ni l’aider.
Et que celui qui se croit à la hauteur et capable vienne manifester sa volonté d’être candidat à la prochaine présidentielle», menace-t-il, l’air dépité, devant les dignitaires de l’Apr Augustin Tine, Oumar Youm, Mimi Touré, Mahmoud Saleh, Seydou Guèye, Marième Badiane....
A la fin de cette rencontre convoquée par les cadres de son parti, des éléments du Gign ont été appelés en renfort pour reconduire la deuxième personnalité du pays, Moustapha Niasse, à son domicile. (Avec Seneweb)