IBA DER THIAM POUR DES LENDEMAINS FÉRIÉS
TABASKI ET KORITE
Le Pr Iba Der Thiam, « propose » au Gouvernement de «déclarer les lendemains de Tabaski et de Korité, fêtes légales, chômées et payées, sur toute l’étendue du territoire, sans charger, indûment, notre régime actuel de fêtes ». L’information est contenue dans une correspondance adressée au Président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse.
Pour le député, «la fête de la Tabaski est l’une des plus importantes du calendrier musulman dans notre pays. Parce qu’elle se pratique en famille, elle occasionne des flux migratoires de vaste ampleur, qui hypothèquent l’activité économique et sociale. Fête du regroupement familial, des repas en commun, de la solidarité agissante et des visites de parents et d’amis, elle ne se déroule, jamais, pendant la seule journée de la Tabaski. Elle oblige, toujours, tard dans la soirée, tous ceux qui s’étaient déplacés, de ville en ville, à se trouver dans l’impossibilité matérielle de reprendre leur travail, le lendemain, à l’heure habituelle, les transports en commun et la fraîcheur physique faisant, le plus souvent, défaut », explique le Pr Iba Der Thiam. Il souligne que dans son «propre quartier, près de 80% des commerces privés sont fermés. Les Administrations marchent au ralenti.
Le personnel domestique est absent ». Et de s’interroger : «N’est-il pas temps de proclamer les lendemains de Tabaski et de Korité, fêtes légales, chômées et payées, en mettant sur la table, notre régime des fêtes légales, pour l’adapter, par consensus, aux réalités d’un pays de 95% de musulmans, attachés, cependant, à leur esprit pluriséculaire de tolérance et de cohabitation harmonieuse de toutes les religions, régime qui, pour l’essentiel, date de l’époque coloniale et renferme, comme tel, certaines incohérences».
Ce processus pourrait, même, dit-il, «permettre, contrairement à ce qu’on pense, de gagner des jours supplémentaires de travail, tout en mettant un terme aux frustrations, injustices et risques professionnels, dont souffre la majorité de la population». Et d’ajouter : «Il y aurait, là, me semble-t-il, une mesure de rupture de la plus haute importance, à laquelle, toute la classe politique devrait, sauf erreur de ma part, se retrouver ». Le Pr Iba Der Thiam d’expliquer «qu’il ne s’agit, donc, pas de surcharger notre régime actuel de fêtes légales, chômées et payées, mais d’essayer, simplement, de le rationaliser au mieux des intérêts de tous, sans jamais perdre de vue la dimension économique du problème posé, à travers les intérêts du Patronat et de l’Administration»