IBSON VEUT ENLEVER LES RATURES DANS LA LITTERATURE ET RENDRE LE RAP PUR
IBRAHIMA MBAR FAYE, FONDATEUR DE LA «LITTERAPURE»
«2main» et «Demain». L’Union et l’Avenir. L’Unité africaine, un avenir certain pour l’Afrique. C’est ce qu’a voulu montrer Ibrahima Mbar Faye, alias Ibson à travers son album «2main» et son recueil rappologique «Demain». Deux chefs d’oeuvres basés sur de la litté-rap-pure pour redéfinir les bases du rap et montrer que le rappeur n’est pas un con, mais un connaisseur.
«Le recueil rappologique intitulé ‘Demain’ représente une oeuvre de pionnier tant par l’originalité que par la beauté. A travers des poèmes dont les accents retentissent par l’éthique et l’esthétique, Ibson nous promène à travers la littérapure», écrit le Pr Omar Sangharé, préfacier de l’oeuvre rappologique intitulé «Demain». De son vrai nom Ibrahima Mbar Faye, Ibson, a créé un nouveau genre littéraire. En effet, de la littérature, il est passé à la litté-rap-pure (littérapure). D’un recueil de poèmes, il est passé à un recueil rappologique. Avec ce concept, Ibson essaie de rendre pur le rap. «Quand on scinde le mot littérature en syllabes, on aura ‘litté’ et ‘rature’ et pour éviter cette ‘rature’ dans la littérature, j’ai créé la littérapure (Litté-rap-pure) c'est-à-dire le rap et la pureté», fait savoir Ibson. Ce dernier d’expliquer que dans un style autre, il a essayé de mettre sur papier son rap. En d’autres termes, il métamorphose «la musique en rap, le chant en champ de création». Jeux de mots, onomatopée, figures de style sont autant de joyaux qui illuminent ces poèmes. Lesquels sont en tout et pour tout, 16 poèmes (une partie en wolof et une autre en français).
Un recueil rappologique pour définir les bases du rap
Dans cet ouvrage de 114 pages, sorti en avril dernier, intitulé «Demain», Ibrahima Mbar Faye, en quatre parties distinctes, redéfinit les bases du rap. «La première partie, c’est un essai.
Dans cet essai , j’essaie d e donner la définition des mots rap et rappeur. Dans la deuxième partie, il s’agit du recueil rappologique proprement dit. Dans la troisième partie, j’ai pris des étudiants qui étaient en Lettres modernes pour qu’ils me fassent le commentaire de quelques-unes de mes chansons. Et au lieu de dire ‘le poème dit au vers tel’, on dit ‘le rappeur dit à la mesure telle’. Parce que dans le rap, on n’a pas de vers, mais des mesures. Dans la quatrième partie, il y a une esquisse du roman intitulé ‘Rap, le terrible petit Africain’ que je dois publier. Dans cette partie, j’essaie de recadrer le rap en question», explique Ibson. Le rap, dit ce jeune étudiant en Lettres modernes, c’est le rêve de l’art poétique.
Se réferant à Léopold Sédar Senghor, il rappelle qu’il disait dans l’une de ces citations qu’un poème n’est accompli que s’il se fait chanson, parole et musique en même temps. Et Verlaine disait, ajoute-t-il :«De la musique avant toute chose».
C’est, en effet, cette musicalité qui se trouve dans le rap qu’Ibson a voulu mettre sur papier. «Le rap, c’est une continuité de la littérature », déclare-t-il. Et puisque les gens ont l’habitude de dire que les rappeurs sont des cons, il a voulu purifier le mot con. «Ce mot con est un diminutif de connaissance. Dans ce cas, le rappeur est un connaisseur, il détient la connaissance. Donc, c’est un con», fait savoir Ibson qui indique qu’il accepte d’être un con, mais un connaisseur.
«Le rap, c’est de la musique de l’esprit et non celle de la rue»
«La différence entre moi et les autres rappeurs est que, moi, je puise mon inspiration dans mon imagination. Je viens bouleverser le mouvement hip-hop», affirme Ibson qui indique que «les gens ont
l’habitude de dire que le rap, c’est de la musique de rue. Mais moi je dis que ce n’est pas le cas. Le rap, c’est de la musique de l’esprit». Car, fait-il remarquer, «l’esprit est vague comme l’est la rue. Si le rap était de la musique de rue, donc ce serait les sans domicile fixe et les malades mentaux errants, qui passent tout le temps dans la rue, qui seront les premiers à faire du rap».
Par ailleurs, outre le recueil rappologique, il y a l’album «2main» qui est sorti en même temps que le livre et qui est composé de 16 titres, plus 2 chansons bonus. L’album et le livre, d’après Ibson, sont deux choses imbriquées. Ce qui explique, renseigne-t-il, le titre «2main». «Le Cd s’appelle ‘2main’, c'est-à-dire l’Union et le livre ‘Demain’, c'est-à-dire l’Avenir. Donc, l’Union et l’Avenir et les premières lettres des mots ‘U et A’ renvoient à Unité-Africaine qui est un avenir certain pour l’Afrique», développe Ibrahima Mbat Faye alias Ibson. Par ailleurs, en essayant de redéfinir les bases du hip-hop, Ibson s’est fait quelques ennemis.
A cet effet, renseigne le jeune rappeur, maintenant tout se passe bien, avant d’affirmer : «Mais il fût un temps où c’était dur et le seul qui m’avait compris dans le mouvement hip hop, c’était Ndongo». Toutefois, il indique, qu’avec son single intitulé «La cité des cons», il a pu gagner l’estime des rappeurs qui l’ont accepté.