IDY S’EN REMET A DIEU
RUFISQUE-SAIGNEE DANS LES RANGS DE REWMI
Venu à la rencontre des militants dans le département de Rufisque, l’ancien Premier ministre Idrissa Seck s’est prononcé sur les départs qui ont affecté sa formation politique. Le maire de Thiès y voit un bon signe du destin
Idrissa Seck, leader du parti Rewmi s’est prononcé hier, sur la vague de démissions qui a secoué son parti avec le départ de nombreux cadres vers le camp présidentiel. A en croire le président de Rewmi, ces démissions sont un signe du destin :«Certainement le bon Dieu veut faire quelque chose, c’est pourquoi il a secoué l’arbre pour faire tomber ceux qui me fatiguaient avec des sollicitations d’ordre matériel comme la dépense quotidienne », a-t-il dit dans une salle d’école de formation des instituteurs de Rufisque.
« Peut-être que le bon Dieu nous aime très bien et voudrait nous réserver une belle consecration, qu’il nous a débarrassé de certains alliés encombrants… Je suis entouré par une équipe de gens dont les convictions ne peuvent pas être broyées par la quête de privilèges. Qu’il s’agisse de privilèges de pouvoir ou d’autre nature. Ce sont des gens dont les convictions sont vécues au jour le jour », a-t-il ajouté.
Pour le maire de Thiès, la politique est un prolongement de l’adoration de Dieu qui doit pousser les gens à accepter de se sacrifier pour le bien des autres et de la collectivité, citant le coran, Idrissa Seck rappellera que «les meilleurs d’entre vous sont ceux qui s’engagent pour le bien de la collectivité». Abordant la question de la structuration de son parti, le chef de la formation orange a expliqué qu’il voudrait que son parti et même le pays, soient construits de sorte que chacun sera rétribué et responsabilisé à la hauteur de ses sacrifices.
Interpellé sur ses attaques incessantes contre le pouvoir actuel, il a fait savoir que ce ne sont pas des critiques gratuites mais plutôt constructives visant à faire améliorer les conditions d’existence des Sénégalais. «Je suis un dirigeant politique, donc ma seule préoccupation, c’est d’identifier la commande citoyenne des Sénégalais, c’est-à-dire m’intéresser à ce que les Sénégalais veulent et comparer cela à l’action de l’équipe dirigeante actuelle». Et, pour lui « ce que les Sénégalais veulent, c’est une profonde réforme de l’Etat, de la justice, de l’environnement des affaires pour qu’il y ait les investissements nécessaires pour faire reculer le chômage». Fort de ce constat, l’ancien premier ministre sous Wade fait remarquer qu’il est anormal pour les dirigeants actuels « de se vautrer dans les privilèges et de ne pas prendre en charge les préoccupations des populations».
Par rapport aux promesses faites aux rufisquois par le président Macky Sall lors de la campagne présidentielle, à savoir corriger de façon définitive le malaise lié au mal d’assainissement de la vieille cité, Idrissa Seck dit en rire sous cape. En effet, il fait noter que « c’est la même promesse qu’il avait faite chez ses beaux-parents de Saint Louis. Ils attendent toujours. Rufisque aussi attend, tout le monde attend ». Car, affirme avec force le patron de Rewmi, « la pluie de milliards qu’il a promise, il ne l’a pas ». Il ajoute: « les recettes fiscales sont en baisse continue parce que les contribuables principaux, c’est-à-dire les entreprises, ne peuvent plus suivre».