IL FAUT EVITER QUE LES JEUNES NE DEVIENNENT "UNE BOMBE A RETARDEMENT"
BOUREIMA DIADIE, UNFPA
Dakar, 19 déc (APS) – Les gouvernements doivent satisfaire les besoins de santé et d'éducation des jeunes, pour éviter que cette couche de la population ne devienne "une bombe à retardement" dans les prochaines années, a averti, jeudi à Dakar, le représentant par intérim du Fonds des Nations pour la population (UNFPA, sigle anglais) au Sénégal, Boureima Diadié.
"Nous avons des statistiques qui montrent que les jeunes de moins de 25 ans constituent 60% de la population mondiale. Et si on ne prend pas en charge les préoccupations de ces jeunes, si on n’a pas une jeunesse en bonne santé, bien informée et bien éduquée, ce sera une bombe à retardement", a dit M. Diadié.
Il s’exprimait à l’ouverture d'une réunion du comité chargé des préparatifs du quatrième sommet panafricain des jeunes leaders des Nations unies pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Selon lui, la prise en charge de cette couche de la population par les gouvernements doit aussi porter sur la santé de la reproduction, la planification familiale, la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) et du VIH/Sida.
L’UNFPA et l'Onusida participent à l’organisation du sommet prévu du 13 au 17 janvier, à Dakar. Près de 200 jeunes venus de plusieurs régions du monde sont attendus à cette réunion.
"La jeunesse a toujours été au centre des programmes de l’UNFPA. Et dans le cas particulier du plan stratégique 2014-2017, il y a la santé maternelle et les jeunes, une orientation sur laquelle nous n’allons pas revenir. Et cela démontre notre engagement aux côtés des jeunes", a ajouté Boureima Diadié.
"2014-2015, c'est la fin de presque tous les engagements qui ont été pris : les OMD, le plan d’action de la Conférence internationale pour la population et le développement (CIPD), et les engagements de Beijing sur l’éducation", a-t-il précisé.
L'UNFPA "va faire le bilan et voir la place que les jeunes ont occupée au sein de ces programmes et engagements, et faire en sorte que les jeunes deviennent eux-mêmes les acteurs de leur avenir", a-t-il annoncé.
Selon M. Diadié, le sommet des jeunes leaders sera l'occasion de montrer comment cette couche de la population a été prise en compte par l'UNFPA.
"Puisque nous avons l’appui du gouvernement [sénégalais], au plus haut niveau, et la présence d’éminentes personnalités, c’est sûr que la parole des jeunes va arriver directement aux décideurs", a-t-il assuré.
La réunion de Dakar permettra aux jeunes venus de plusieurs pays de donner leurs avis en ce qui concerne la politique démographique de l'UNFPA, selon Boureima Diadié.
Le sommet est placé sous le patronage du président sénégalais Macky Sall, et de son homologue malien Ibrahima Boubacar Keïta, qui sont attendus à l'ouverture de la réunion, comme la Première dame d’Afrique du Sud, Tokeba Zuma. Elle est la marraine du sommet.
Parmi les personnalités invitées au sommet figurent aussi la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, le directeur exécutif de l’Onusida Michel Sidibé, son homologue de l'UNFPA Dr Babatunde Osetimehin, et le président de la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Cheikh Hadjibou Soumaré.
Le Réseau panafricain des jeunes leaders des Nations unies pour les OMD a été lancé en 2004, à l'occasion d'un sommet organisé à Dakar. Son objectif est d'encourager l'implication et la participation des jeunes à la réalisation des OMD, huit objectifs relatifs surtout à la santé et à l'éducation. Les pays membres de l'ONU ont le devoir d'atteindre ces objectifs, au plus tard en 2015.