VIDEOIL FAUT GAGNER OU GAGNER, À LA LIMITE… GAGNER
SÉNÉGAL–EGYPTE À 20H
Les trois points, sinon… On ne peut dire sinon rien. Mais une victoire d’entrée, dans ces qualifications de la Can-2015, avec un groupe musclé, est une exigence de départ. Et c’est même un droit pour le public, de la réclamer.
1 - Gagner avec la manière
Pour certains techniciens, mieux vaut mal jouer et gagner. D’autres préfèrent bien jouer et perdre. A Waa Sports, on refuse de croire qu’il n’existe pas une troisième option qui est de bien jouer et gagner. C’est l’option numéro 1 qu’on défend pour Sénégal–Egypte de ce soir, à 20h.
Après tant de mal fait au football sénégalais, il faut plus qu’une simple victoire. Cela ne suffit pas après l’humiliation subie devant les Ivoiriens en octobre 2012, qui a débouché sur la furie d’un public ayant interrompu le match à la 68e mn (2-0).
Cela ne suffit pas après l’absence des «Lions» à la Can-2013. On se doit d’être exigeant après une suspension d’un an du stade Léopold Sédar Senghor et une autre année à attendre sa remise aux normes, pour que les «Lions» puissent y jouer. Après tout cela, le public sénégalais mérite d’être rétabli dans ses droits.
Voilà la mission qui incombe à Giresse et à ses 23 «Lions», pour leur première sortie dans ces qualifications à la Can-2015. Le public qui viendra nombreux à Léopold Senghor aimerait voir les «Lions» dominer et maitriser leur sujet pour battre l’Egypte avec la manière. C’est le seul gage de sécurité pour une réconciliation solide entre l’équipe nationale et sa base affective.
Giresse sait ce qui attend. Les «Lions» aussi. La meilleure des solutions est de libérer assez tôt le public en marquant ce but qui donne confiance. Le ballon pourra alors circuler, les chansons monter au ciel et l’ambiance s’installer de manière festive et favorable aux «Lions».
Dans des conditions pareilles, le boulot devient plus aisé. La confiance et la maitrise du jeu permettent de sentir les bons coups, de pouvoir dérouler, de déstabiliser des adversaires qui pourraient être poussés à l’erreur.
Ce ne serait que bénéfique de voir les «Lions» démarrer ces qualifications au quart de tour. Et souvent quand ça démarre bien, ça finit toujours fort. Amara Traoré peut en témoigner.
Sa victoire acquise avec les «Lions», dès la première journée des qualifications de la Can-2012, face à la Rd Congo, à Lubumbashi (4-2, 5 septembre 2010) avait balisé un chemin glorieux. Même si c’est le succès contre le Cameroun (1-0, 26 mars 2011) qui a été décisif dans la qualification des «Lions», les repères avaient été déjà bien posés.
Tout ceci pour dire qu’il faut y mettre le prix pour redonner de l’espoir au football sénégalais. Faire remonter la passion autour l’équipe. Une victoire avec la manière, devant l’Egypte, sinon…
2 – Gagner peu importe la manière
Depuis la Can-2012, le Sénégal a perdu de sa superbe. Cette image qui imposait le respect à tout adversaire n’est plus. Depuis la défaite subie contre la Côte d’Ivoire à Léopold Senghor, en octobre 2012, ceux débarquent à Dakar savent qu’il y a des fragilités à exploiter ici. Quand on ne sait plus être dominateur, on ne crache sur une vilaine victoire. Quand le pire est à craindre, le mieux ne devient plus l’ennemi du bien.
L’Egypte est une grande équipe. Si elle se trouve en phase de reconstruction, sa bonne préparation pour ce match pourrait l’aider à venir tutoyer les «Lions». Au regard de la valeur de cet adversaire, on dormirait heureux d’avoir les trois points sous l’oreiller, vendredi soir.
Qu’importe la manière. Qu’importe le jeu long ou décousu. Qu’importent les actions mal maîtrisées ou hésitantes. L’essentiel est dans l’enjeu. Et il y a de ces matches qu’il faut plier sans trop se soucier de la manière. Tout simplement parce que quiconque est conscient des forces et faibles des deux équipes, ne cracherait point sur trois points acquis devant des Egyptiens. Même si cela faisait dans des conditions qui vous font aller jusqu’au bout du bout…
3 – Gagner…in extremis
Certains matches font revoir ses ambitions à un sélectionneur. Après 15 minutes de jeu, il est possible de savoir le possible et l’impossible. De savoir qu’on est tombé sur un os et non sur du cartilage. Ceux qui ont bien révisé le conte de Mor Lam, laissent alors l’os se ramollir. Doucement, lentement, longuement. Jusque dans les ultimes secondes où on peut le dévorer dans son onctuosité.
Le plat avait été succulent contre le Cameroun en mars 2011. Devant des «Indomptables» durs à cuir, Amara Traoré avait dû se tourner vers son banc pour faire pilier le match à la 94e mn de jeu. L’avant dernier passeur (Dame Ndoye), le passeur décisif (Issiar Dia) et le buteur (Demba Bâ) étaient les trois remplaçants de cette rencontre. Comme quoi, les «Lions» pourraient être amenés à cette même situation.
Giresse devra veiller à ses changements. Le public sera invité à se montrer patient tout en poussant les «Lions» à puiser dans leurs dernières énergies. Il faudra s’accrocher et croire au «Fergi Time».
Sadio Mané a dessiné un tel scénario dans les colonnes de Waa Sports : «Il faudra que le public soit patient. L’Egypte n’est pas une petite équipe en Afrique. Nos supporteurs doivent nous soutenir jusqu’au bout. Car le but ou les buts peuvent même venir à la dernière minute.»
Giresse semble averti en insistant sur le fait que ce match est important, mais pas décisif. Amara Traoré l’a soutenu sur les ondes de Sud Fm en soulignant que «c’est un championnat (les qualifications) qu’il faudra jouer jusqu’au bout pour tirer les conclusions».
Ils ont peut-être tous raison, mais à Waa Sports on s’accroche toujours à la première option : gagner avec la manière. Pour plus d’assurance et d’optimisme pour la suite de la compétition. Question de philosophie aussi, par rapport à ce qui fait le foot.