VIDEO"IL FAUT QU’ON SORTE DE L’OBSCURITÉ POUR ALLER VERS LA LUMIÈRE"
KALIDOU KASSÉ, ARTISTE-PLASTICIEN

Kalidou Kassé, surnommé aussi le « Pinceau du Sahel », expose pour la première fois des œuvres tissées. Cette incursion dans la tapisserie a surpris beaucoup de monde. Il a procédé au vernissage de cette grande nouveauté samedi dernier au siège de la Banque nationale de Développement économique (Bnde). C’était en présence du directeur général de cet établissement et de nombreuses autres personnalités. L’expo est ouverte jusqu’au 21 juin prochain. Nous avons profité de l’occasion pour poser trois questions au célèbre plasticien…
Pourquoi avez-vous enfin décidé de faire de la tapisserie ?
Je voudrais d’abord remercier M. Thierno Seydou Nourou Sy, le directeur général de la BNDE. Il nous a ouvert ses portes et a été très clair. Il est disposé à accompagner tous les artistes. Je le remercie du fond du cœur. Pour répondre à votre question, je dirais que j’ai toujours fait de la tapisserie. J’ai été formé aux Manufactures des Arts décoratifs de Thiès. Certains sont vraiment surpris mais j’ai toujours fait de la tapisserie. J’ai profité de l’opportunité de la Bnde qui a lancé le concept de « culture dans la banque » pour enfin sortir ce travail pour la première fois à Dakar.
Combien de tableaux avez-vous réalisé pour cette exposition et les thèmes abordés ?
J’ai planché sur 11 pièces. J’y aborde des thèmes relatifs aux échanges. Je parle aussi de retour aux valeurs. J’y aborde nos rapports et aussi des sujets qui traitent de la lancinante problématique de la conscience collective.
Quel appel lancez-vous aux Sénégalais ?
Il faut qu’on sorte de l’obscurité pour aller vers la lumière. L’Afrique est en train, actuellement, de vivre une précarité qui ne dit pas son nom. Par exemple, quand on voit aujourd’hui ceux qui trainent dans les rues, les mendiants, les enfants, on sent qu’il n’y a plus de solidarité. Je travaillais sur les « Portes de l’espoir » et suis très heureux d’entendre parler d’émergence. Un de mes tableaux porte sur ce thème capital... L’artiste a pour vocation d’alerter et de poser des questions cruciales.