INCITATION À LA CORRUPTION ?
UTILISATION DES FONDS POLITIQUES
Un ‘Economiste en Chef’’ d’un parti de ‘’gauche’’ de la Mouvance présidentielle, disait dans un débat à une télé privée, que le Chef de l’Etat peut faire des ‘’Fonds politiques ce qu’il en veut’’. Nous disons que cela est tout à fait inexact. D’ailleurs c’est une idée qui est encrée dans une certaine classe politique et qui commence a être ‘’enseignée’’ aux Sénégalaises et Sénégalais comme ‘’pièce de dépense’’.
Devrait-on rappeler à notre ami que le Président est la première Institution de la République qui doit respecter et faire respecter la légalité et la régularité en matière de gestion de nos patrimoines et de nos deniers ?
De ce point de vue, quoique l’affectation, l’utilisation des crédits considérés entre dans ses pouvoirs discrétionnaires (principe toujours violé), le Président se met en marge de la loi, en les distribuant (au vu et au su de toute le monde sous le magistère de Wade et même actuellement sous Macky), de façon partisane à des alliés politiques, des marabouts, des syndicalistes, des parents et amis.
Le terme ‘’faire ce qu’il en veut’’, rend compte d’une certaine mentalité, d’un certain état qui mis en œuvre peut être lourde de conséquences. N’est-ce pas que, les malfrats ou les leaders de bandes organisés doivent être éloignés de l’utilisation de ces fonds, par exemple ? Combien de fois avons-nous vu des ‘’malabars’’ sur les marches des escaliers du Palais présidentiel, disant venir apporter leur soutien au Président de la République ?
Certains partis de la Mouvance présidentielle ont tenté de donner une justification malheureuse de l’utilisation de leur part des fonds. Hors ceux qui disent… c’est ‘’notre dû’’, le Coordonnateur de YAW (Yoonu Askan Wi), envisage d’utiliser les sommes reçues, comme dépenses de transfert, dans le cadre de la lutte cotre le virus à Ebola. On peut saisir le degré de non maitrise de nos hommes politiques (aspirants député ou ministre), et les membres du gouvernement en ce qui concerne les normes qui régissent les principes sur les finances et ses règles.
Les recettes et les dépenses des secteurs d’activités sont délimitées par la loi de finances ainsi que leurs dotations. Le secteur de la Santé étant géré par un ministre de la République, que vient faire un chef de parti dans la sphère de compétence du ministère de la Santé, avec fonds publics pour lutter contre le virus à Ebola ?
Dans un pays organisé, c’est le contraire qui devrait se passer. Donc on perçoit, ici, aisément, le degré de désordre, de pagaille qui règne dans notre administration communément appelé administration générale. C’est en vertu des principes de l’Universalité budgétaire et de l’Unité de caisse que la Douane, les Impôts, principaux pourvoyeurs des recettes du budget, ne s’autorisent directement les affectations de leurs dépenses. Ce n’est pas le seul cas illustratif de la pagaille qui règne dans l’administration des finances de l’Etat.
La couverture maladie universelle, la police de proximité, délestées aux ministères de la Santé et de l’Intérieur, font partie du lot.
On a vu un Directeur général du port faire des investissements ça et là dans nos régions.
Cela dit, il est triste de constater nos ‘’petit-gars’’, comme disait Allou (Alassane Ndiaye), se livrer à des contorsions abominables pour justifier ou défendre l’indéfendable.
Au lieu de poser le débat sous l’angle politique, interpeller l’Assemblée nationale, toute la classe politique, la société civile et tous les citoyens des ‘’Fonds politiques’’, nos politiciens professionnels, bottent en touche.
Voici le fond du débat : que l’on soit dans un système libéral ou socialiste, l’idée de permettre au président de la République d’avoir par devers lui des Fonds lui permettant de faire face, de régler un cas de force majeur, c'est-à-dire de résoudre immédiatement, effacement un problème, c’est quelque chose que l’on peut admettre. Mais est-ce l’idée que l’on assigne présentement aux ‘’Fonds politiques‘’ présentement ? Nous disons que NON !
Les Fonds sont de l’argent publics destinés à faire de la politique politicienne avec tout ce que cela comporte comme dérives. La corruption, notamment.
Une autre question cruciale : est-il admissible dans un PPTE (Pays Pauvre Très Endetté), qui se veut démocratique, d’allouer un certain nombre de milliards à un Président de la République ? Sans oublier, ce que beaucoup de Sénégalais ignorent : les ‘’Fonds Politiques’’ sont des dépenses non limitatives. En d’autres termes, si le Président de la République utilise la totalité des crédits autorisés par l’Assemblée nationale, mardi, il peut malgré tout faire un autre engagement de dépense.
Il s’ajoute à cela, dans la mesure où le peuple assure au président de la République, toutes les commodités pour lui permettre d’assumer ses charges.
L’activisme noté au niveau de la fondation de la Première dame, dénote d’une volonté de se servir plutôt que servir le Sénégal. Personne n’est dupe. Ce qui est évident, c’est que le sentiment le plus partagé au sein des Sénégalais est que de par l’utilisation partisane que l’on fait de cet argent public, on a tendance à favoriser ‘’l’approfondissement de la corruption’’, et la fragilisation de la démocratie.