"INCONGRUITÉS"
MOMAR NDAO, PRÉSIDENT DE L’ASCOSEN, SUR LE MODE DE FACTURATION DE SENELEC

En plus de faire face aux délestages tous azimuts, les populations de Gand Médine ont vu leur facture monter de manière vertigineuse. Au niveau de Senelec, on parle d’installation de nouveaux compteurs. Joint au téléphone, Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) parle d’incongruité dans la facturation et appelle à la convocation, sans délai, de la commission pour statuer sur ce cas.
Il y a eu beaucoup de bruits entre Senelec et des populations de certains quartiers de Dakar qui ont dénoncé une « hausse injustifiée de leurs factures d’électricité ». En effet, à Grand Médine par exemple, certaines factures ont décuplé. D’après Momar Ndao, sur 1091 factures, 511 ont connu une baisse, tandis que les 580 ont haussé. Le Président de l'association consumériste, pense qu’il y a une incongruité dans la facturation. Car, selon lui, « nous vivons actuellement une de période hausse généralisée des factures, compte tenu de la chaleur. C’est pourquoi rien n’explique pour une même période, une baisse des factures des clients de Grand Médine pour 46,68 % d’entre eux et une hausse de 53,12% pour une autre partie des clients.
En plus de cela, il note que les amplitudes des hausses sont incompréhensibles. Par exemple, dit-il, «on me facture pour six mois 385 400 FCFA et sur deux mois 326 500 FCFA. Un autre abonné a vu sa facture passer de 16 630 FCFA à 134 070 FCFA et les exemples de clients avec des amplitudes de facturation énormes sont nombreux», dit-il.
Autre incongruité, selon le consumériste, «pour beaucoup de factures, on vous met des arriérés qui n’existent pas. Sur la plupart des factures dont la relève court du mois de juillet à septembre, Senelec a mis des arriérés pour une soi-disant facture dont l’échéance est le 24 juillet. Ce qui est impossible, car c’est compris dans la période de relève. Ce qui veut dire qu’on ne vous a pas encore présenté de facture et donc il ne saurait y avoir d’impayé. Et cela a été noté sur la plupart des factures de la zone. Le comble, c’est que, même sur des abonnements nouveaux avec une seule facture, on met des impayés. Cela veut dire qu’il y a un problème», fulmine-t-il.
« Cependant devant les factures qui ne baissent pas malgré les délestages, nous avons réalisé une étude sur l’impact des délestages sur les factures. Nous allons sensibiliser des consommateurs en leur expliquant la situation, sur la base de notre étude et de notre connaissance du système. Et, enfin, pour tous les écarts anormaux, nous saisissons Senelec pour qu’elle corrige la facture», dit-il. Aussi, Momar Ndao demande que la nouvelle commission mise en place et composée de l’Etat, de Senelec et des consommateurs sous la supervision du régulateur qu’est la CRSE se réunisse au plus vite afin de statuer sur le cas de Grand Médine.
EXPLICATIONS DE LA HAUSSE DES FACTURES
Pourtant, à l’instar Maïmouna Ndoye Seck, Momar Ndao pense que hausse générale notée des factures est normale. « Il faut savoir deux choses : d’abord dans l’absolu, le délestage augmente la consommation d’électricité. Quand vous coupez une machine à compresseur (frigo, climatiseur, split, etc.) sa consommation nominale augmente entre 5 et 7 fois lorsque le courant revient, jusqu’à ce qu’elle s’équilibre.
Ensuite, l’impact des interruptions de courant, selon une étude que nous avions faite au sein de l’Ascosen, entraîne une baisse négligeable de la facture, représentant moins de 2 000 F CFA par bimestre, sur une facture de 50 000 FCFA pour des délestages de 1 heure tous les jours», explique-t-il. Par conséquent, martèle-t-il, l’augmentation de la consommation occasionnée par les appareils à compresseurs, frigos et autres climatiseurs, annule le gain obtenu par l’arrêt de la consommation. Ainsi, les délestages, n’entraînent presque pas de baisses de factures.