INNOCENCE NTAP NDIAYE ÉCRIT AU PRÉSIDENT MACKY SALL
EXCLUSIF SENEPLUS : «LA SAUVEGARDE DE LA PAIX EN CASAMANCE, UNE URGENTE NÉCESSITÉ»
Ministre d’Etat sous Abdoulaye Wade, Innocence Ntap Ndiaye interpelle le chef de l’État, par le biais d’une missive réservée exclusivement à Seneplus, sur l’urgence de sauvegarder la paix en Casamance. Et cela à la veille du lancement du Pôle économique régional. En sus, elle le met en garde contre les risques de déconsidération que cherchent à réussir des barons de l’indépendantisme nichés dans la branche militaire, des capitaines de l’économie criminelle, des professionnels de la politique et aussi des membres des organisations civiles et laïques.
La Gouvernance de la paix reste une préoccupation ; certes, l’Etat du Sénégal s’emploie, naturellement, à bien l’encadrer, seulement, aller en guerre contre les effets induits, par la persistance de l’insécurité est, maintenant, à dépasser.
Notre proposition, tout en vous félicitant de la portée des mesures de sauvegarde mises en action par le pouvoir, demeure un meilleur encadrement qui aide à quitter le déploiement de la technobureaucratie, à éliminer l’activisme en quête d’influence des barons de l’irrédentisme, mieux, à réduire les risques qui rendent, de manière effective, une saine gestion de l’amorce d’une paix pour un développement durable.
Il est utile de partager, avec Vous, la batterie de précautions de principes que le gouvernement ne cesse de mettre en œuvre mais nous avons noté un défaut, devenu structurel, en prise en compte de l’encadrement de la pratique de la paix, une escalade à un rythme galopant de glissements des segments de la population vers la Gambie et la Guinée Bissau pouvant, à la longue et à la fin, blesser l’intégrité territoriale du Sénégal. Les populations du Sud sont victimes, depuis plus de vingt ans, de certaines influences qui participent des proximités sociologiques, culturelles, sociales, voire économiques, nées notamment du voisinage avec la Gambie et la Guinée Bissau.
D’ailleurs la responsabilité de l’élite sénégalaise, de celle des consciences individuelles locales, de l’administration locale, des barons de la rébellion, des autorités religieuses et coutumières et des médias est à mettre en question mais il importe, maintenant, de dépasser la culpabilisation et de s’orienter, essentiellement et définitivement, vers une démarche qui nous permettra, enfin, de sortir des carcans qui, en somme, n’ont fait qu’aggraver, manifestement, l’impasse et la menace transnationales : Le Sud évolue, de fait, vers la promotion de l’économie criminelle.
Il ne s’agit, guère, d’un alarmisme aveugle, encore et moins, d’une surenchère, d’une querelle d’Allemand ou d’une pétition de principe mais d’une volonté et d’une raison d’appeler Votre Haute Attention sur l’urgente nécessité de bien prendre en charge l’encadrement de la sauvegarde de la paix en Casamance. Les facteurs déclenchants et favorisants d’une insécurité permanente se développent mais l’économie criminelle s’ajoute, de nouveau, aux dits facteurs et imposent, notamment, à l’Etat du Sénégal, une culture de résistance devant l’ascension des jeux compliqués qui restent la drogue et ses retentissements.
Enfin votre séjour dans le Sud exige, selon notre humble avis, un schéma d’actions, une communication globale et un agenda pointu car le contexte actuel appelle des choix stratégiques capables, à court terme, de limiter les risques de déconsidération que cherchent à réussir, à notre sens, des barons de l’indépendantisme qui sont, certains, dans l’aile guérilla, d’autres qui sont des capitaines dans l’économie criminelle, enfin, certains autres qui sont dans la politique, dans les organisations civiles et laïques.
L’avenir, c’est-à-dire, le moyen terme, nous recommande une démarche très conséquente et pragmatique parce que cette crise de représentation entretenue, depuis plus de trente ans, demeure un cancer qui tend à avoir des complications à dimension inestimable, sans oublier, les préjudices et les dommages causées à la Nation.
La région du Sud peut et doit servir de rampe de lancement au Programme Sénégal Emergent (PSE) qui doit extirper notre pays des rets de la pauvreté. C’est là toute la pertinence du lancement du Pôle économique qui, je l’espère, contribuera fortement à la promotion de la paix définitive en Casamance.
Comment quitter ses jeux compliqués ?
Réduire les risques en déployant, sans délai, un train de mesures pouvant rétablir l’ordre civil dans le Sud.
C’est pour ces raisons que nous avons le grand avantage de soumettre, à Votre Haute Autorité, les propositions suivantes :
- Lancement d’un message, par voix médiatique, dès votre arrivée à Ziguinchor, pour réaffirmer, comme le Plan Sénégal Emergent, un autre élément au travers duquel l’Etat du Sénégal va s’engager pour l’éradication de l’indépendantisme.
- Evocation des mesures politiques pour une sauvegarde entreprenante de la paix dans le Sud.
- Signalement de la fin de l’interventionnisme car la mise immédiate d’une administration spéciale est programmée.
- Information, dès à présent, de la décision de l’Etat du Sénégal de prendre en compte et en charge :
- La gestion directe de la paix en Casamance
- L’encadrement de la sécurité pour éradiquer, de façon durable, l’insécurité résiduelle.
- Mise en place d’un management qui écarte toute ingérence et toute interférence dans l’encadrement de la paix dans le Sud.
- Réexamen du mode de mise en œuvre de la régionalisation dans le Sud en vue d’éliminer toutes les disparités nées des réformes qui ont, plus, atomisé, l’unité géographique et socio-économique de la Région naturelle de Casamance.
Notre Contribution reste, peu exhaustive mais votre séjour en Casamance vient, fort heureusement, renforcer l’espérance et l’espoir des populations qui continuent à subir, le diktat des barons de la rébellion, des retentissements de l’économie criminelle et de l’impossible accès au développement.
Très respectueusement.
Le titre, le sous-titre et le chapô sont de SenePlus.