Intense lobbying pour soustraire Mbackiyou Faye
TRAQUE AUX BIENS MAL ACQUIS

La lutte implacable contre les dérives de l'argent lancée par le président de la République, Macky Sall, se heurte à un obstacle de taille : l'impunité ou presque de certaines personnalités qui avaient été visées dans la procédure judiciaire initiale, mais que des lobbies ont presque réussi à soustraire de la liste des personnes traquées. Le patron de la société Promobilière, Mbackiyou Faye en fait partie.
Des personnes perchées dans des stations stratégiques et des religieux tapis dans la cour d’un grand foyer religieux du pays sont en train de mener d’intenses pressions pour soustraire l’ancien maire de Grand-Dakar, Mbackiyou Faye de la traque aux biens mal acquis. Faisant partie de la liste des personnalités soupçonnées de détenir des biens mal acquis, Mbackiyou Faye aurait vu son nom retiré de la liste des premiers clients de la cour de répression de l’enrichissement illicite. «Son dossier est pourtant bien ficelé et se trouve sur la table du président de la République Macky Sall», informe une source qui a pris part à l’enquête sur la cession des terres de l’aéroport et le marché conclu avec les Nord-Coréens pour la construction du Monument de la Renaissance Africaine. «Autant sur les terres que sur la statue, des choses ont été découvertes», poursuit la même source qui s’étonne que le cas de ce proche de la communauté mouride ait fait du surplace.
Mbackiyou Faye, apprend-on, peut dormir tranquille avec les pressions exercées en sa faveur et qui ont fini de se dresser contre la communication de son dossier à la chancellerie pour une diligence judiciaire.
Si le cas de cette personnalité fait l’objet de tant d’attention de la part de l’opinion, c’est parce qu’il est le représentant spécial du khalife général des mourides à Dakar, mais aussi l’oncle d’un magistrat influent de la Cour de répression de l’enrichissement illicite.
Le 4 janvier dernier, l’inspection générale d’Etat avait été désignée pour fouiller le financement du Monument de la Renaissance africaine. La transaction effectuée par l’Etat avec le promoteur Mbackiyou Faye sur la cession des terres de l’aéroport Léopold Sédar Senghor en contrepartie du financement du monument était au centre de cette enquête dont les conclusions ont été transmises au chef de l’Etat sans que le dossier n’avance. On se rappelle le refus du chef de l’Etat, Macky Sall, qui n’a pas voulu le recevoir en audience malgré l’insistance de Touba.
Au fur et à mesure que la traque des biens mal acquis avance, des noms qui furent annoncés à grand vacarme sur la liste des potentiels invités du procureur spécial et du procureur de la République n’y sont plus. À l’instar de Mbackiyou Faye, Ndèye Khady Diop, dont le dossier avait été ficelé et transmis à la justice, vaque tranquillement à ses occupations. Elle est accusée présumée avoir détourné plus de 3 milliards de francs. Elle serait apparentée à la ministre de la Justice dont elle serait la cousine. Ceci explique-t-elle cela ? L’avenir nous édifiera.
Le cas d’Aminata Niane est aussi une autre curiosité de la traque aux biens mal acquis. Décidée à aller répondre à la justice, l’ex-directrice générale de l’Apix - qui a été nommée par l’actuel président - avait présenté sa démission qui n’a pas été acceptée.