INTOXICATION, DENIGREMENT ET DESINFORMATION !
Nous refusons qu’on insulte notre intelligence en jetant l’opprobre et l’anathème sur l’éminence grise qu’est Lamine Diack. Nous refusons non plus, d’être chauvins en tant que Sénégalais, fier, de voir un de ses plus valeureux fils
Jamais dans l’histoire du sport mondial, un homme de couleur, de surcroit, un Africain du Sud du Sahara, n’a eu à présider aux destinées d’une instance internationale comme l’IAAF. Cette dernière a toujours été une chasse-gardée des européens. Sigfrid Edström (Suède, 1912-1946), David Burghley (Royaume-Uni, 1946-1976), Adriaan Paulen (Pays-Bas, 1976-1981), Primo Nebiolo (Italie, 1981-1999).
Voilà pourquoi, Lamine Diack (Sénégal, 1999-2015) étonne plus d’un. Seulement, certains ne s’arrêtent plus à un étonnement. Sinon, l’ancien ministre des Sports du Sénégal, ancien maire de Dakar (capitale du Sénégal), ancien président de la Confédération africaine d’athlétisme, ancien président du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) leur aurait servi cette réponse-ci : «J’étais en mission et j’ai refusé d’être un nègre de service». Et ses soudains détracteurs auraient compris comment un Africain a-t-il pu diriger pendant plus d’un quart de siècle la première discipline olympique.
15 ans et neuf mois exactement durant lesquels, Lamine Diack a parfaitement accompli sa mission. Une réussite qui dérange. Elle gêne en Occident, notamment sa presse. Et des pseudo-journalistes, ont décidé d’entrer en cabale contre un homme qui méritait plus des honneurs, pour le dénigrer dans le seul but d’entacher ses résultats et de le faire sortir de ses bureaux de Monaco par la fenêtre.
On comprend alors parfaitement le timing utilisé par une certaine presse allemande et britannique pour sortir des dossiers sur le dopage à quelques jours seulement de son départ de l’instance internationale.
La chaîne allemande ARD et l’hebdomadaire britannique Sunday Times, ont fait état des enquêtes, selon lesquelles, l’IAAF garderait secrète une liste de 12.359 tests sanguins pratiqués sur plus de 5.000 athlètes entre 2001 et 2012, en révélant que parmi toutes les médailles mondiales ou olympiques décernées dans les épreuves de demi-fond et de fond durant cette période, une sur trois ferait l’objet de suspicions.
Et comme si de telles accusions qualifiées de «fantaisistes» par l’IAAF, visant à toucher Lamine Diack ne suffisaient pas, le quotidien L’Equipe considéré pourtant de «Bible» en France, sort un papier intitulé «Diack, un bilan en demi-teinte». Le lendemain, lepoint.fr enfonce le clou avec une légèreté inouïe. Notamment, quand il attribue la fonction d’avocat à Lamine Diack. Et de toute sa mandature, le site du Magasine Le Point, n’a préféré retenir que son accession à la présidence en 1999 suite au décès de Primo Nebiolo. D’autres mettent l’accent sur son âge (82 ans) ou encore le nombre de ses enfants. Diantre !
C’est plus que honteux que des journalistes croyant sortir des cuisses de Jupiter puissent agir avec une telle méchanceté en crachant sur les faits. Or, dans notre si noble métier, les faits sont têtus. Nous allons les relever.
Quand l’Equipe veut reprocher à Lamine Diack, répondant à la question relative à son bilan qu’il puisse commencer par 1973, c’est parce qu’il veut faire preuve de mauvaise foi.
Et pour cause, tout à commencer à cette date avec la création de la CAA. 1976, c’est l’entrée de Diack à l’IAAF. Mais, en temps que président d’un Confédération continentale, il n’avait pas voix au chapitre. C’est ainsi qu’il a mené une bataille pour la démocratisation de l’IAAF. La règle «un pays, une voix», porte son nom. Que nos confrères le veuillent ou non, c’est un fait. L’intégration de la Chine dans la famille IAAF, il en a fait son cheval de bataille. Ca aussi, c’est un fait. Le combat de l’universalisation de l’athlétisme, il l’a porté en bandoulière. C’est également un fait. D’où le remplacement de la Golden League (course exclusivement européenne) par la Diamond League qui touche désormais l’Asie et l’Amérique.
Pendant près 40 ans, en tant que président et vice-président de l’IAAF, Lamine Diack, a consacré sa vie au sport en général et l’athlétisme en particulier.
Si nos confrères estiment qu’il est un président intérimaire, pourquoi, l’Europe n’a pu lui barrer la route en 2001, en 2003, en 2005, en 2007 et en 2011 ? Pourquoi, tout le long de son magistère, il n’a jamais eu d’adversaire à la présidence ?
Nous refusons qu’on insulte notre intelligence en jetant l’opprobre et l’anathème sur l’éminence grise qu’est Lamine Diack. Nous refusons non plus, d’être chauvins en tant que Sénégalais, fier, de voir un de ses plus valeureux fils, l’un des plus respectés, être traîné dans la boue comme un vulgaire délinquant parce que tout simplement, il a accompli sa mission avec professionnalisme, rigueur et dans la dignité, au point de ne pas reconnaitre que tout n’est pas rose dans son bilan.
A notre avis, l’Afrique, notamment le Maroc ou encore l’Afrique du Sud méritait d’accueillir un Championnat du monde sous le magistère de Diack. D’autant plus que la coupe continentale a été organisée avec brio à Marrakech en 2014. Cette ville ocre, qui rivalise avec Rabat pour accueillir une étape de la Diamond League. Le Mondial du football le mieux réussi en termes de recettes c’est l’Afrique du Sud en 2010 et non l’Allemagne en 2006. La problématique du dopage reste aussi un vaste chantier, même si d’importants efforts ont été fournis.