ITALIE: LE PETROLIER ENI VISE PAR UNE ENQUETE POUR CORRUPTION AU NIGERIA
Rome, 11 sept 2014 (AFP) - Le nouveau patron du géant pétrolier italien ENI Claudio Descalzi est visé par une enquête pour corruption au Nigeria, rapporte jeudi un quotidien italien, tandis que le groupe s'est défendu de toute activité illégale.
Le parquet de Milan enquête sur le rôle de M. Descalzi, de son prédécesseur, Paolo Scaroni, et d'autres dirigeants d'ENI dans l'acquisition, par le pétrolier italien associé à Shell, des droits d'exploitation d'un champs pétrolier appelé Opl-245, au prix de 1,29 milliard de dollars, dont 200 millions payés par Shell, écrit le Corriere della Sera.
En vertu de l'accord, ENI avait payé cette somme au gouvernement nigérian qui en avait transféré la majeure partie à la société Malabu Oil and Gas, première détentrice des droits d'exploitation sur le champs Opl-245. Or, cette société est soupçonnée de servir de prête-nom à l'ancien ministre nigérian du Pétrole, Dan Etete.
L'affaire a connu un rebondissement l'année dernière quand un intermédiaire nigérian, Emeka Obi, a poursuivi M. Etete devant les tribunaux britanniques en lui reprochant de ne pas lui avoir versé ses commissions pour son rôle, jugé décisif, dans la ventre d'Opl-245 à ENI et Shell, obtenant la saisie de comptes suisses et anglais pour un montant d'environ 190 millions de dollars.
Cette décision judiciaire britannique aurait alors entraîné l'ouverture d'une enquête pour corruption, à travers des intermédiaires, contre M. Descalzi, à l'époque chef de la division pétrole d'ENI, M. Scaroni et un autre dirigeant de la société.
ENI s'est vigoureusement défendue, affirmant dans un communiqué "être étrangère à une quelconque activité illégale". "ENI souligne avoir conclu les accords pour l'acquisition du gisement uniquement avec le gouvernement du Nigeria et Shell.
La totalité du versement (...) a été effectuée uniquement au gouvernement nigérian", précise la société, affirmant collaborer avec la justice italienne. Le pétrolier italien a déjà été visé dans le passé par diverses enquêtes pour corruption dans plusieurs pays, dont ces dernières années en Algérie et au Kazakhstan. Vers 12H00 GMT, l'action ENI perdait 1,89% à la bourse de Milan.