JE NE M’OCCUPE PAS DU PSE, MAIS DE SON "SUIVI”
LE MINISTRE-CONSEILLER MOHAMED DIONNE, SUR SES NOUVELLES FONCTIONS
La table ronde organisée hier par le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, a servi de prétexte à Mohamed Dione, ministre conseiller chargé du suivi du Plan Sénégal émergent (PSE), pour lever toute équivoque par rapport à ses nouvelles fonctions.
Sa nomination par le président de la République avait suscité beaucoup de commentaires au point que certains lui ont taillé des habits d’un “Premier ministre bis”. Mais Mohamed Dionne, ministre conseiller chargé du suivi du Plan Sénégal émergent (PSE), a tenu à clarifier le débat. “Je ne m’occupe pas du PSE, (mais) je m’occupe de son suivi”, a-t-il précisé hier, à l’occasion de la table ronde sur le bilan des deux ans de Macky Sall. “Notre rôle est de veiller sur la réalisation des projets, du lancement des travaux jusqu’à leur inauguration. On a mis un système d’alerte qui est un dispositif permettant d’apporter des correctifs” en cas de problème, ajoute l’ancien directeur de cabinet de l’ancien Premier ministre Macky Sall. Par cette démarche, M. Dionne dit vouloir “signer un contrat de performance” entre les ministres et le Bureau d’opération de suivi (BOS) du PSE qu’il dirige.
Mais cette démarche n’agrée pas le président du Conseil national du patronat (CNP). Pour Baïdy Agne, “le secteur privé doit être au cœur du PSE pour espérer une croissance”. Et l’”implication du secteur privé national” dans la politique de développement du Sénégal exige, d’après lui, un “soutien à l’industrie locale” afin de réduire l’importation de certains matériels de construction que le Sénégalais peut bien fabriquer.
“Le culte du travail”, selon Mimi Touré
Dans son intervention, le Premier ministre, Aminata Touré, a tenu d’abord à saluer un “peuple” qui, le 25 mars 2012 “, a décidé dans (la) ferveur (...) de prendre son destin en main en changeant de cap”. “En allant en rangs serrés, rappelle la chef du gouvernement, nos compatriotes ont voulu une gouvernance sobre et vertueuse ; une gouvernance transparente qui allie efficacité et sens des priorités”. Ce n’est pas tout. Car, poursuit Mimi Touré, les Sénégalais “ont voté pour la valorisation du travail et du culte de l’effort ; ils ont souhaité qu’une plus grande attention soit apportée à leurs conditions (d’existence) ; ils ont souhaité emprunter la voie qui mène vers l’émergence ; ils ont réclamé un Etat de droit, plus d’équité et de justice sociale”.
En réponse à toutes ces “préoccupations”, le gouvernement “a fait un certain nombre de réalisations que le Premier ministre a déclinées. Ceci va de la baisse du loyer qui est une “véritable bouffée d’oxygène pour de nombreux ménages sénégalais”, à la baisse des prix de denrées de première nécessité, en passant par l’impôt sur le revenu des salariés, la couverture maladie universelle, les bourses familiales ou encore le programme de construction de 2 000 logements sociaux.
A sa suite, le ministre de l’Agriculture, a dressé le bilan d’étape de son département. Sur un registre comparatif, Papa Abdoulaye Seck s’est réjoui de l’effort qui a été fait par le pouvoir en direction des paysans en portant le prix de l’arachide à 200 F Cfa le kilogramme. L’agriculture étant le “moteur de développement”, le ministre dit avoir l’ambition de faire du Sénégal un pays autosuffisant en riz et en oignon. Ce qui passe par la “modernisation de l’agriculture”.
Son collègue de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niang, a égrené “les chantiers en cours” aussi bien à l’UCAD que dans les autres régions. Le ministre des Infrastructures, Thierno Alassane Sall, lui, a préféré faire une présentation par power-point pour montrer ses réalisations et perspectives au public. Parmi ces annonces fortes, il y a la destruction du pont dénommé “Sénégal 92” et sa reconstruction au cours de cette année.