"JE VEUX RESTER DANS LA POLICE"
Blanchi du meurtre de l'étudiant Bassirou Faye, Toumbong Oualy se confie après sa sortie de prison
Au moment même où son avocat, Me Bamba Cissé, s’apprêtait à saisir la Chambre d’accusation pour obtenir sa remise en liberté, après que le Doyen des juges, Mahawa Sémou Diouf l’a blanchi le 20 août dernier, dans l’affaire Bassirou Faye, Tombong Oualy a été libéré. C’est hier, vers 17 heures qu’il est sorti de la prison du Cap-Manuel où il était en détention préventive, depuis octobre dernier. Il s’est confié a nous quelques heures après sa libération.
Quelles sont vos premières impressions après votre sortie de prison au bout de près d’une année de détention ?
Avant tout, je remercie infiniment le Bon Dieu de m’avoir fait passer par cette épreuve. J’en ai beaucoup appris. Je suis également content pour ma famille avec qui j’ai été séparé par les circonstances. Je remercie également mes frères d’armes qui m’ont beaucoup soutenu. Mes remerciements vont également à l’endroit de mes sympathisants et de mes voisins, car la maison est remplie de monde aujourd’hui. Ils ont partagé la peine avec moi, je m’en rends compte aujourd’hui. Parce que depuis que je suis sorti, la maison ne désemplit pas. Et tout ça, j’en remercie le Bon Dieu. C’est ce qui est ma première impression.
Comment le jeune policier que vous êtes a vécu cette épreuve en prison ?
J’ai vécu la prison avec beaucoup de foi et beaucoup de sérénité. Et je suis resté à l’écoute de la justice qui, franchement, est compétente. On a juste laissé les magistrats instructeurs faire leur travail. Et moi, j’ai pris un avocat qui a assuré la défense de mes intérêts. Pendant ce temps, je continuais à prier le Bon Dieu pour que tout soit réglé.
Cela veut donc dire que vous êtes toujours resté optimiste en ayant foi en la justice sénégalaise ?
J’avais absolument foi en la justice sénégalaise. Je n’ai jamais douté de sa compétence. Seulement, je priais Dieu pour que la décision ne tarde pas. Parce que c’est un peu difficile d’être en prison, d’être séparé de sa famille et des gens qu’on aime et qui vous aiment. Mais Dieu merci.
Quelles leçons avez-vous tirées de la mésaventure que vous avez vécue avec cette affaire Bassirou Faye ?
La leçon que j’ai tirée de ma détention est que rien ne vaut la paix. Parce qu’on n’a que la paix et que l’amour doit être prôné entre frères. Mais le fait est que dans la vie, tout a une fin. Et, tant qu’on n’encourt pas de perte, tant qu’on croit et qu’on fait confiance à Dieu, on doit garder espoir.
Comment envisagez-vous votre futur ? Allez-vous poursuivre votre carrière au sein de la police ?
J’aimerais bien poursuivre ma carrière dans la police. Parce que le métier de policier est inscrit dans mes gènes. Mon père portait la tenue, je suis né et j’ai grandi dans le milieu. Je me suis toujours décarcassé pour ça. Je voulais toujours faire partie de l’élite et les résultats que j’ai eus dans les centres de formation le prouvent. Si ça ne tenait qu’à moi, ma carrière au sein de la police allait continuer. Et c’est tout ce que je demande au Bon Dieu.
Et si vous aviez un conseil pour votre camarade Boughaleb qui est toujours en détention ?
Il n’y a pas que lui. Mais c’est à toutes les personnes qui vivent la même situation que j’ai vécue, à qui je recommande de ne pas céder au découragement. Et qu’elles prient Dieu - sachant que ce n’est qu’une épreuve passagère qui doit beaucoup leur apprendre - à suivre la voie qui mène au bien et à mettre de côté tout ce qui peut causer un tort. Et puis, avoir confiance en Dieu.