KARIM LIVRE SON PREMIER COMBAT DE L'ANNÉE
LES DÉCISIONS DE LA COMMISSION D'INSTRUCTION JUGÉES AUJOURD’HUI DEVANT LA COUR SUPRÊME

Alors que la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar a mis en délibéré la requête en annulation introduite par les avocats de Karim Wade pour le 21 janvier, la Cour suprême saisie également par le même requérant va statuer aujourd’hui sur les décisions rendues par la Commission d’instruction près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), concernant toujours le fils de Wade. Les conseils de ce dernier persuadés que ces décisions sont sans fondement juridique, espèrent aussi que le Conseil constitutionnel va hériter du dossier, surtout qu’il s’agit également de l’inconstitutionnalité de la loi sur la Crei.
Karim Wade a décidé de se battre sur tous les fronts. La bataille juridique sera désormais menée aussi bien devant la Crei, devant la Chambre d’accusation de la Cour d’appel qu’au niveau de la Cour suprême. Peu importe l’allure d’un jeu de ping-pong que cela va prendre. Après que la juridiction de recours a été saisie tout dernièrement sur une procédure d’annulation des actes posés non par la commission d’instruction de la Crei mais par le Procureur spécial, les avocats de Karim s’attaquent maintenant aux décisions rendues par la commission d’instruction elle-même. La bataille pour faire sortir l’ancien ministre des Infrastructures du trou revient donc aujourd’hui devant la haute juridiction.
En fait, si l’on en croit des sources dignes de foi, la requête du fils de l’ancien président de la République porte sur deux points. Il y a d’abord l’inconstitutionnalité de la loi sur la Crei et ensuite le recours portant sur les décisions rendues par le juge Cheikh Ahmed Tidiane Bèye et son équipe, précisément sur l’inculpation de Karim Wade. Pour les conseils de ce dernier qui ont formulé le pourvoi en cassation, les textes veulent, notamment sur l’inconstitutionnalité de la loi portant sur la Crei, que le dossier soit transmis au niveau du Conseil constitutionnel. Selon un avocat de Karim Wade, cette loi sur la Crei n’est pas conforme aux traités signés par le Sénégal. «Il n’y a aucun respect des droits de la défense et il s’y ajoute que tous les traités signés par le Sénégal sont piétinés», souffle la robe noire.
C’est donc aujourd’hui à 10 heures que la Cour suprême devra statuer sur ce recours. Au même moment, le fils de Wade est à l’écoute de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar qui a déjà statué sur la requête en annulation des actes posés par Alioune Ndao et promet de rendre sa décision le 21 janvier prochain.
Alioune Ndao, faut-il le préciser, avait invoqué des «faits nouveaux» pour passer à la deuxième mise en demeure servie à Karim Wade avant de demander et d’obtenir son inculpation et son placement sous mandat de dépôt pour enrichissement illicite. Or, pour les conseils de l’ancien ministre des Infrastructures, c’est sur les commissions rogatoires internationales lancées par la commission d’instruction qui ont débouché sur la découverte du compte de Monaco qu’Alioune Ndao s’est fondé pour servir une deuxième mise en demeure à Karim Wade. Ce, alors qu’il s’agit d’un acte d’instruction de la Ci.
Pour dire que le Procureur spécial n’avait aucune compétence pour s’immiscer dans cette affaire. Ceci, entre autres reproches soulevés par les avocats.