KARIM WADE À LA UNE DE LA PRESSE
Dakar, 16 avr (APS) - La presse traite mardi essentiellement de l’interpellation de Karim Wade, placé en garde à vue la veille, au terme d’une mise en demeure qui lui a été signifiée un mois auparavant, dans le cadre de la traque des biens ''mal acquis''.
La Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) attendait du fils de l'ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, des justificatifs de l’origine licite de ses biens évalués à 694 milliards de francs CFA.
Comme s’ils s’attendaient à un tel scénario, les quotidiens font leurs choux gras de la mise aux arrêts de Karim Wade, qui risque tout simplement l’inculpation si l’on en croit certains titres.
‘’L’ex-ministre d’Etat, Karim Wade, fils de l’ancien président Me Abdoulaye Wade, a été interpellé hier et placé en garde à vue à la Section de recherches de la Gendarmerie de Colobane. Dans la matinée, il avait fait remettre au Procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) des justificatifs sur son patrimoine, par le biais de ses avocats’’, rapporte ainsi Le Soleil, campant ainsi le sujet.
‘’Karim au fond du trou’’, souligne L’Observateur à sa Une. ‘’Il sera inculpé et conduit à Rebeuss’’, après avoir passé sa première nuit dans les locaux de la Section de recherches de la Gendarmerie de Colobane, affirme le quotidien du groupe Futurs médias.
‘’Le fils de l’ancien président de la République a été cueilli hier (lundi), aux environs de 16 heures, à son domicile du Point E, par la Gendarmerie (…), quelques heures après que ses avocats, ont déposé sur le bureau du Procureur spécial, Alioune Ndao, les réponses à la mise en demeure qui lui a été servie pour justifier l’origine licite de sa fortune’’, écrit L’Observateur.
‘’L’ancien ministre d’Etat a été placé en garde à vue à la caserne Samba Diéry Diallo, ainsi que certains de ses présumés complices, notamment Bibo Bourgi, Cheikh Diallo, Pierre Agbogba, Mamadou Pouye’’, ajoute Sud Quotidien.
‘’Mansour Gaye, Bibo Bourgi, Pape Mamadou Pouye, Pierre Agboba, Vieux Aïdara, Cheikh Diallo, entre autres, ont passé la nuit à (la Gendarmerie de) Colobane avec Karim Wade, en attendant d’autres mis en cause’’, renchérit Le Populaire. ‘’Le Procureur spécial étale Karim Wade et 6 de ses prête-noms… sur 7 matelas prépositionnés à la Section de recherches’’, affiche ce journal à sa Une.
‘’Quand Karim tombe, c’est tout le monde qui s’écroule. L’ancien ministre d’Etat avait autour de lui une cour assidue et une constellation d’hommes de toutes les couleurs. (….) Tous sont en train de payer des pots, qu’ils ont participé à casser. D’autres vont tomber’’, relève le quotidien La Tribune dans son commentaire du jour.
‘’La machine judiciaire s’emballe contre Karim (Wade)’’, note Walfadjri. ‘’Les choses sont allées très vite hier (mardi) pour Karim Wade. Malgré une lettre adressée au Procureur spécial, par le biais de ses avocats, où il rejette en bloc toutes les accusations contre lui, il a été cueilli manu militari à son domicile du Point E, avant de se voir notifier sa garde à vue avec 5 autres collaborateurs pour complément d’enquête’’, écrit le même quotidien.
‘’L’affaire Karim Wade s’accélère. Quelques heures après la réponse écrite à la mise en demeure du Procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), les Gendarmes sont allés le cueillir à son domicile sis au Point E. Ils l’ont conduit à la Section de recherches de la Gendarmerie basée à Colobane. La surprise a abouti à la tension’’, écrit à son tour le journal Le Quotidien.
‘’Karim, du sommet au trou’’, résume le quotidien Enquête, pour dire que la chute rapide de l’ancien ministre d’Etat, tout-puissant durant le règne de son père, n’a d’égal que sa fulgurante ascension dans les sphères les plus élevées de l’Etat, à mesure qu’ils se voyait confier des portefeuilles ministériels, les uns plus importants que les autres.
‘’Soupçonné (…) d’enrichissement illicite, son destin de justiciable balance entre la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) et la Haute Cour de justice’’, écrit le quotidien L’Office, analysant la même information relative à la mise aux arrêts de l’ancien ministre d’Etat.
‘’Karim Wade sera, sans doute édifié dans les prochaines 48 heures’’ sur ce qui l’attend, écrit Enquête. Dans le même temps, ‘’le pouvoir surveille, à travers ses services de sécurité et de renseignements, les moindres développements de la situation, pour prévenir des troubles à venir (…)’’.
‘’Après Colobane, ils (Karim Wade et les autres mis en cause) iront à Rebeuss’’, sans cautionnement des personnes suspectées, précise Libération, pendant que Le Pays au quotidien relaie la réaction de l’ancien ministre d’Etat. ‘’Je suis injustement accusé’’, déclare M. Wade.
‘’L’ex-ministre d’Etat rejette toutes les accusations...’’ qui pèsent sur lui, insiste Rewmi quotidien. ‘’L’Etat et les Libéraux sur le pied de guerre’’, note Direct Info. ‘’En attendant de voir (de quoi) demain sera fait, écrit ce quotidien, Karim et Cie scrutent l’horizon proche. Au moment où les avocats du pouvoir et ceux de l’opposition se préparent à la grande guerre’’.