KHALIFA SALL ET AÏSSATA TALL, LES INTRUS DU JEU
COALITION ALLIANCE POUR LA REPUBLIQUE, PARTI SOCIALISTE
Eu égard à la tournure des élections locales ayant abouti au départ de responsables de l’Alliance pour la République de l’attelage gouvernemental, l’on suppose que les motifs d’une éventuelle rupture de la cohabitation entre le parti socialiste (Ps) et l’Alliance pour la République (Apr) émaneraient de Khalifa Ababacar Sall et d’Aïssata Tall deux responsables socialistes qui ont pris le dessus sur les candidats de la mouvance présidentielle, y compris sur ceux de leur propre parti, lors des échéances du 29 juin. Ils deviennent ainsi de potentiels adversaires du président Macky Sall en 2017.
La razzia orchestrée par le leader de la coalition Taxawu Dakar, Khalifa Ababacar Sall aux dernières élections locales a eu un impact sur l’Alliance pour la République (Apr). Aminata Touré, son principal challenger, est limogée suite à son revers dans la commune de Grand Yoff. La liste dirigée par le maire de Dakar a, par ailleurs, privé plusieurs autres communes d’arrondissements au camp présidentiel.
Les résultats enregistrés par Khalifa Sall font qu’on lui prête des ambitions présidentielles, même si le concerné n’a pas publiquement avancé une idée pareille. Si les prévisions se confirment, le leader socialiste deviendrait un sérieux candidat au fauteuil présidentiel en 2017.
Une autre personne qui troublerait le compagnonnage entre le parti du président Macky Sall et les socialistes, du fait de ses ambitions politiques, est l’idylle de Podor, Me Aïssata Tall Sall.
En effet, pour le contrôle de la ville de Podor, la responsable socialiste a tenu tête au candidat du camp présidentiel, Mamadou Racine Sy. Même si un recours contestant les résultats est introduit par le candidat malheureux, les premières tendances donnent la coalition Benno ak Aïssata vainqueur et réaffirment la prouesse politique du maire de Podor.
«Si Macky Sall pense qu’il ira aux élections sans un candidat du parti socialiste, il se trompe»
Yoro Dia, journaliste et analyste politique trouve qu’une élection présidentielle au Sénégal sans la participation d’un candidat issu du parti socialiste (Ps) est inimaginable. Et pour cause, l’analyste politique fonde sa thèse sur le fait que le parti socialiste a plus duré à la tête du pays, mais également du fait qu’elle soit le parti ayant donné au Sénégal son premier président de la République. Toujours, de l’avis de Yoro Dia, eu égard à la donne des élections locales avec la victoire de Khalifa Ababacar Sall à Dakar, le parti socialiste risquerait de se retrouver avec deux fronts. Le premier dirigé par Ousmane Tanor Dieng et pouvant se ranger derrière le président de la République et le second où l’on trouve Khalifa Sall et surtout d’Aïssata Tall. Les dernières locales ont prouvé que l’avenir du Ps ne peut plus se jouer sans ces deux.
Yoro Dia trouve que le revers de Ousmane Tanor Dieng lors des dernières élections locales ne lui donne pas une position privilégiée par rapport à ses deux camarades de parti, Khalifa Sall et Aïssata Tall.
L’un ayant réussi à se hisser au sommet de la capitale et l’autre est parvenue, malgré la coalition de l’Alliance pour la république (Apr) et du Parti démocratique sénégalais (Pds) à Podor, à sortir victorieuse des élections locales.
Par ailleurs, le fait qu’Aïssata Tall ait eu le courage de faire face à Ousmane Tanor Dieng au congrès du parti socialiste mais également la razzia orchestrée par Khalifa Sall à Dakar, ces deux actes montrent que le Parti socialiste peut miser sur d’autres personnes en dehors d’Ousmane Tanor Dieng, défait dans sa localité, pour conquérir le pouvoir à la présidentielle de 2017.