KOMBOUARÉ, L’HOMME DE LENS QUI NE LÂCHE RIEN
Antoine Kombouaré, réputé pour ne jamais rien lâcher, d'abord comme joueur puis comme entraîneur, a connu un première partie de saison agitée sur le banc de Lens mais s'en sort plutôt bien.
L'intersaison avait pourtant commencé pour lui par une grève. Le technicien kanak avait en effet refusé de participer à la préparation du club tant que la place en L1, gagnée en mai sur le terrain, n'avait pas été assurée dans les bureaux.
"Je veux être entraîneur du RC Lens en L1, on l’a mérité en gagnant notre place sur le terrain. J’assume mes responsabilités, j’ai toujours dit que je ne resterais pas si le club restait en L2", avait-il expliqué.
Faute de garanties financières suffisantes, le RCL avait en effet été interdit d'accession dans l'élite à deux reprises par la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), avant d'obtenir gain de cause auprès du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), deux semaines seulement avant le début du championnat.
Kombouaré a alors rattrapé son retard et transmis sa rage de vaincre à son équipe, qui défend chèrement sa peau chaque week-end sur les terrains de Ligue 1.
Avec un effectif réduit à 19 joueurs d'une moyenne d’âge juste au-dessus de la vingtaine, et dans l'impossibilité de recruter, il partait avec de nombreux handicaps mais pointe pourtant à une inattendue 16e place.
"Pour moi, 19 points, c’est inespéré vu les problèmes rencontrés, se réjouissait l’entraîneur à l’issue de la victoire contre Nice, vendredi (2-0). Cela nous permet de ne pas être trop décrochés des autres et d’envisager une bonne deuxième partie de saison. Je suis très fier de mes joueurs, malgré les difficultés et les enjeux ils arrivent toujours à élever leur niveau de jeu."
Les Sang et Or avaient pourtant mal commencé la saison, avec deux défaites inaugurales, mais les joueurs et leur entraîneur sont restés unis et ont réagi en allant s'imposer sur la pelouse de Lyon à la surprise générale (1-0).
Les jeunes ont répondu présent
Avec huit départs (Aréola, Tisserand, Ljuboja, Salli notamment) sans la moindre arrivée, Kombouaré a dû s'appuyer sur le centre de formation pour composer son équipe.
Il a ainsi lancé les Guillaume (19 ans), Bourigeaud (20 ans), Cavaré (19 ans) ou encore Cyprien (19 ans) en leur inculquant son mental de gagnant. Un pari audacieux auquel les jeunes pousses lensoises ont répondu avec brio.
"La marque de fabrique de la maison est de ne jamais lâcher, on n’a pas le choix, reconnaît-il. La générosité sur le terrain permet de combler les lacunes techniques, nos défaillances, notre jeunesse aussi. Ce que j’aime dans mon équipe aujourd’hui, c’est cet état d’esprit".
Un discours auquel ont rapidement adhéré les joueurs. Même le président Gervais Martel semble avoir oublié l'épisode de la grève puisqu'il ne cesse de couvrir d’éloges son entraîneur. "J’ai un coach qui ne lâche rien! Et puis, regardez son comportement, ça c'est Lens, s’exclame-t-il. Même quand on perd, on est dans l’esprit. Maintenant, le plus gros challenge qui attend le club, c’est le challenge sportif. Il faut vraiment qu’on se maintienne en Ligue 1".
Pour cela, non seulement Lens va devoir réaliser une meilleure seconde partie de saison que la première, mais aussi régler sa situation financière.
Un changement d'actionnaire en janvier pourrait ainsi permettre au RCL de se renforcer durant le mercato hivernal. "Il faut des renforts pour faire le recrutement adéquat et indispensable qui apportera une vraie plus-value" a martelé Kombouaré, histoire de mettre une nouvelle fois la pression sur ses dirigeants.