L’ÉTAT ÉTUDIE L’EXTENSION DE LA BAISSE AUX MÉDICAMENTS, AU TÉLÉPHONE, AU NET, À LA FARINE, AU SAVON…
LE DIRECTEUR DU COMMERCE INTÉRIEUR DÉGAGE LES PERPECTIVES POUR L’AN III
Le régime actuel a entrepris des actions dans le sens de faire baisser les prix, durant ses 24 premiers mois de règne. Le directeur du commerce intérieur, Ousmane Mbaye, dans un court entretien, est revenu sur la politique de baisse de l’Etat et dégagé les perspectives pour l’An III du régime de Macky Sall.
"C’est une forte volonté politique qui a été affichée au lendemain de l’arrivée au pouvoir du Président. Cette volonté politique s’est matérialisée par des actes concrets qu’il a eu à poser allant dans le sens de réduire les prix des denrées de première nécessité. Depuis avril 2012, la première mesure prise a consisté à baisser les prix du riz, de l’huile et du sucre. Mais l’acte que nous avions pris était un acte qui avait une durée d’application de 4 mois et à l’issue des 4 mois, nous avions constaté qu’il y avait une tendance haussière des prix et le gouvernement est revenu ensuite pour un peu changer le régime juridique qui a été appliqué à ces différents produits pour passer d’une fixation temporaire à une fixation autoritaire ou l’homologation ".
"Pas dormir sur nos lauriers"
"Aujourd’hui, il est heureux de constater quand même qu’il y a une stabilité sur ces prix-là et de ce point de vue il n’y a pas trop de difficultés en termes d’application. Nous avons des résultats assez satisfaisants. Et on ne doit pas dormir sur nos lauriers. Il y a tout un travail de surveillance à faire. Nous continuons à surveiller les prix de ces produits- là. Nous continuons à réfléchir sur les autres possibilités qui seraient offertes par l’examen de la structure des prix des produits et services qui sont ciblés. Et nous continuons à travailler sur la question du loyer qui a un impact social très important. Il ne faudrait pas que cette mesure soit dévoyée".
Les perspectives de baisse
"Quelles sont les perspectives. Une fois qu’on a un acquis, on le consolide. Mais il faut aussi en avoir plusieurs. Le comité de suivi des denrées de première nécessité continue à fonctionner et travaille avec les acteurs concernés pour voir dans quelle mesure cette baisse pourrait être élargie à d’autres produits. Aujourd’hui, il y a plusieurs produits et services qui font l’objet d’études dans le cadre de ce comité comme les médicaments. On étudie aujourd’hui le prix des médicaments. Ça ne veut pas dire qu’on va déboucher nécessairement sur ces baisses. Nous étudions le prix d’un produit, si à l’issue on se rend compte qu’il n’y a pas de baisse possible, on saura qu’il n’y a pas de baisse possible. Mais tant qu’il y aura des possibilités de baisse, on les exploitera quand même. Donc, on travaille aujourd’hui, également, sur la farine. Nous avons eu à travailler sur les télécoms (téléphone, internet) et sur le savon".
7000 appels, 4308 réclamations à Dakar sur le loyer
"Ces derniers temps aussi nous avons été très pris par la décision de la baisse du loyer. Sur cette question, on note des résultats assez satisfaisants. Lorsqu’on a fait le point ce matin, on était dans les 4308 réclamations au niveau de Dakar, plus de 7000 appels reçus. Et sur ces 4308, 3392 ont fait l’objet de traitement. Jusqu’ici aussi c’est un peu la conciliation qui est de mise entre les différentes parties. A chaque fois que nous recevons une réclamation d’un locataire, nous mettons le bailleur concerné devant ses responsabilités. La loi a été votée, il faudrait qu’elle soit appliquée, personne n’étant au-dessus de la loi. Les cas de résistance que nous avons et qui font l’objet de contentieux devant le juge du loyer sont très minimes".
Les nouvelles pratiques des bailleurs démasquées
"Il faut aussi dire, aujourd’hui, que cette tendance que nous avons observée pour certains bailleurs à recourir aux décomptes à la surface corrigée et là aussi ce sont des subterfuges que certains bailleurs utilisent parce que ils auraient dû le faire avant que la loi ne soit votée. Mais, attendre que la loi soit votée pour dire que moi j’applique la surface corrigée, ce sont des subterfuges ça ne peut pas passer. Ce sont des cas que nous avons décelés dans l’application. Maintenant, une fois que le contrat de bail est arrivé à expiration pour les nouveaux contrats, ces nouveaux contrats doivent être appliqués sur la surface corrigée. Mais, pour les anciens contrats si la surface corrigée n’était pas appliquée ce n’est pas maintenant qu’il faut l’appliquer".
"Dans un mois les prix de l’oignon vont se stabiliser"
"A côté de cette volonté du gouvernement de faire en sorte que le pouvoir d’achat des consommateurs soit rehaussé, il y a aussi cette volonté de doper la production locale et faire en sorte que les producteurs locaux se retrouvent dans leurs activités. C’est pourquoi nous avons mis en place un mécanisme de régulation sur l’oignon qui consiste à fermer l’importation chaque fois que la production locale est sur le marché. Aujourd’hui, c’est cette transition là que nous sommes en train de gérer et qui explique une tension sur les stocks et conséquemment sur les prix. Et je peux vous dire que dans un mois vous verrez les prix de l’oignon se stabiliser. Parce que s’il y a une suroffre, on aura un impact sur les prix en termes de baisse".
"S’il y a des implications commerciales sur l’Ebola…"
"Sur la pomme de terre nous venons cette année de prendre une mesure de gel des importations pour 2 mois. Ce qui est pratiquement une première. La production de pomme de terre a triplé. Et ces 30 000 tonnes font 40% de la consommation. Si le gouvernement n’accompagne pas pour favoriser la commercialisation de la pomme de terre cela veut dire que l’autosuffisance ne sera pas pour demain. C’est la même chose pour la tomate fraîche (…). Je ne saurais m’étendre sur cette question dans la mesure où cette question a des implications sanitaires qui interpellent un autre département ministériel. Mais s’il y a des implications commerciales s’il y a des mesures à prendre nous les prendrons".