L’ÉTAT DÉCAISSE 4 MILLIARDS
PRISE EN CHARGE DES ACCIDENTS DE TRAVAIL EN 2013
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Le Conseil national du patronat Sénégalais(Cnp), a convié hier mercredi, à Dakar, les acteurs du monde du travail à une demi-journée de réflexion axée sur la santé et la sécurité dans l’utilisation des produits chimiques au Sénégal. Ce, dans le cadre du mois Africain de la prévention.
La croissance économique pâtit chaque année du fait des pertes énormes enregistrées en capital humain, maillon essentiel du développement économique et social subséquemment aux frais de la prise en charge financière de ces travailleurs. En souvenir de la catastrophe industrielle qu’à connu le Sénégal en mars 1992 notamment l’explosion de la citerne d’ammoniac à l’usine Sonacos de Dakar et qui avait fait des dizaines de morts, le Conseil national du patronat (Cnp) a initié hier, mercredi, à Dakar, une demi-journée de réflexion axée sur la santé et la sécurité dans l’utilisation des produits chimiques au Sénégal. Lesquels produits sont indispensables à la vie, du fait de leur contribution à l’amélioration de la qualité de la production alimentaire ainsi qu’à la guérison des maladies (produits de nettoyage).
Toutefois, la non maitrise de l’utilisation de ces produits chimiques présents dans tous les secteurs d’activités particulièrement dans l’agriculture, l’industrie, les BTP, le commerce et la santé publique, entraine et pose inéluctablement la problématique de la responsabilité sociale des entreprises. C’est tout le sens de l’initiative du Cnp visant à engager et à promouvoir des mesures de protection collectives et organisationnelles afin de diminuer les risques d’accidents ou de maladies professionnelles liés aux produits chimiques dans les entreprises, à réduire les qualités de produits chimiques dangereux dans les entreprises.
Dans sa note introductive, Aristide Tino Adediran, vice président du Cnp, parle de mesures de protection collectives et organisationnelles, car selon lui «les produits chimiques sont partout sous forme liquide, solide ou gazeuse et nous sommes tous exposés. D’où la nécessité de repérer les produits chimiques, les mélanges ou les procédés chimiques dangereux et connaitre leurs effets semble la première étape pour mettre en œuvre des moyens de prévention».
De l’avis de Dramane Haidara, directeur adjoint de l’équipe d’appui technique au travail décent de l’Organisation international du travail (Oit) pour l’Afrique occidental, «Chaque jour, 6 300 personnes meurent d’un accident de travail ou d’une maladie liée au travail soit environ 2,3 millions de morts par an».
Selon Marie Diallo, directeur de la prévention des risques professionnels à la caisse de sécurité sociale, «en 2013 nous avons enregistré au total 2251 cas d’accidents et maladies professionnelles pour un montant d’environ 4 milliards de francs CFA».
Dans sa communication introductive, Amadou Sow, secrétaire général du ministère de la Fonction publique, de rappeler qu’ «une commission nationale de gestion des produits chimiques s’emploie à amoindrir les risques dans les substances chimiques, nocives ou dangereuses».