L’ÉTAT MET 75 MILLIARDS SUR LA BALANCE
DÉFICIT COMMERCIAL EN RIZ
Dans le but d’augmenter la productivité rizicole, d’améliorer la qualité du riz, et d’intensifier la double culture, l’Etat du Sénégal compte investir 74 milliards pour la campagne 2014-2015. Ce financement entre dans le cadre de la volonté de l’Etat de produire 900.000 tonnes de riz padi, soit 60% en irrigué et 40% en pluvial. C’est l’annonce faite par le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Pape Abdoulaye Seck, hier, 12 février, en marge du conseil interministériel consacré au volet riz du Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture (Pracas) sénégalaise pour la campagne 2014-2015.
L’Etat du Sénégal est à pied d’œuvre pour stopper l’hémorragie du déficit de notre balance commerciale, estimé à plusieurs centaines de milliards de FCfa et occasionné par l’importation de riz blanc. C’est le moins que l’on puisse dire au sortir du conseil interministériel, consacré hier 12 février, au volet riz du Pracas pour la campagne 2014-2015. La rencontre qui a regroupé le Ministre de l’Agriculture, les producteurs et les opérateurs-importateurs de riz autour du Premier Ministre, a été centrée sur la problématique rizicole du pays.
Au sortir du conseil, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a indiqué «notre volonté partagée de produire pour la campagne 2014-2015, 900.000 tonnes de padi, soit 60% en irrigué et 40% en pluvial». Une «rupture fondamentale», selon lui, car il estime qu’auparavant, seule la riziculture irriguée supportait tout le poids relatif à l’approvisionnement rizicole du Sénégal. Pour se faire, «nous avons essayé d’utiliser au mieux les innovations technologies existantes pour que nous puissions augmenter la productivité rizicole de notre pays, améliorer la qualité, étaler la production rizicole dans le temps en intensifiant la double culture», a-t-il déclaré. Ainsi, l’Etat du Sénégal compte mettre 74 milliards de FCfa dans le projet, selon les assurances du Ministre du Ministre de l’Agriculture.
L’ancien Directeur Général du Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice) a toutefois informé que seuls «28 milliards sont déjà mobilisés». Cependant il garde l’espoir que le financement total sera mobilisé car «ce qui est important, ce n’est pas le volume d’un financement, mais la pertinence d’un programme et à l’unanimité nous avons estimé qu’il s’agit d’un bon programme».
Par ailleurs, il faut noter que ce projet entre dans le cadre du pari que s’est fixé l’Etat du Sénégal à l’orée 2017. En effet, dans sa déclaration de politique générale, devant l’Assemblée Nationale, le 28 octobre 2013, le Premier Ministre Aminata Touré avait émis le souhait de tout mettre en œuvre afin d’assurer l’autosuffisance rizicole à l’horizon 2017. Pour y arriver, elle avait misé sur la production de 1 million 600 milles tonnes de riz padi. Cette volonté est née du fait que la production nationale ne couvrait pas les 30% de la demande nationale.
Le pays continue d’importer chaque année plus de 800.000 tonnes de riz blanc, creusant structurellement le déficit de la balance commerciale de plusieurs centaines de milliards de FCfa, selon Aminata Touré. C’est ainsi que l’Etat du Sénégal s’est fixé comme objectif stratégique majeur «l’autosuffisance en riz» d’ici 2017, a-t-elle déclaré dans sa note introductive. Elle se dit toutefois consciente qu’il y a des difficultés, mais s’empresse de préciser que «nous avons des atouts qu’il faut organiser : les superficies rizicultivables, l’eau, des producteurs et en particulier des jeunes qui ne demandent qu’à travailler, une demande nationale solvable».