L’ÉTAT RECULE
DROITS D'INSCRIPTION À L'UNIVERSITÉ
Malgré l'intransigeance affichée depuis le début des manifestations des étudiants revendiquant la baisse des droits d'inscription, le gouvernement a finalement lâché du lest et compte ainsi revoir sa copie sur les nouveaux taux d'inscription. A en croire le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (Mesr), Mary Teuw Niane, «les étudiants du même cycle paieront, sans aucun doute, la même chose». C'est ce qu'il a annoncé hier, vendredi, à l'issue d'une rencontre avec le collectif de la Coordination nationale des étudiants du Sénégal. Selon certaines sources, la nouvelle proposition du gouvernement consiste à harmoniser les inscriptions pour chaque cycle universitaire.
Après une série de manifestations dans les universités de Cheikh Anta Diop de Dakar et Gaston Berger de Saint-Louis contre la hausse des droits d’inscription, le Collectif de la coordination nationale des étudiants du Sénégal a obtenu finalement gain de cause. La rencontre d’hier, vendredi, entre le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Mesr) et les étudiants regroupés en collectif, s’est soldée par une reculade des autorités qui comptent revoir à la baisse les droits d’inscription.
En attendant, ils ont prévu de se rencontrer mercredi prochain pour statuer définitivement sur les questions liées aux frais d’inscription et de paiement des bourses. Les étudiants devront également rendre compte à leur tour à leurs camarades afin qu’ils adoptent ou rejettent la proposition du gouvernement.
Cette proposition consiste pour les étudiants en licence, à payer 25 000 F Cfa. Pour s’inscrire au second cycle, c’est-à-dire en master, l’étudiant devra casquer 50 000 F Cfa. Le montant des frais d’inscription pour les étudiants du troisième cycle ne va pas changer. Les doctorants vont payer 75 000 F Cfa. En attendant d’entériner ces propositions, les autorités en charge de l’Enseignement supérieur ont prévu de se rencontrer mercredi prochain, de même que les étudiants devront rendre compte à leur tour et à leurs camarades d’adopter ou de rejeter la nouvelle position du gouvernement.
«Au niveau des montants, nous sommes allés vers quelque chose qui ne différencie pas trop les étudiants d’un même cycle. Les étudiants du même cycle paieront, sans aucun doute, le même montant. Pour ce qui est des bourses, nous avons examiné les difficultés sur chaque cycle.»
Ainsi au terme des négociations avec le collectif, le gouvernement à travers Mary Teuw Niane, entend revoir sa copie en baissant les frais d’inscription. Initialement, les étudiants étaient appelés à payer 25 000, 30 000 et 35 000 F Cfa, respectivement en première, deuxième et troisième année de Licence. Les étudiants en première et deuxième année de Master devient payer 50 000 et 60 000 F Cfa, au moment où les Doctorants étaient alignés sur 75 000 F Cfa. Ces montants calés lors pour chaque année universitaire, lors du dernier Conseil présidentiel sur l’Enseignement supérieur, vont ainsi subir une modification. La messe est dite ! L’ancien Recteur qui n’a pas voulu lâcher prise depuis le début des manifestations, est ainsi revenu à de meilleurs sentiments.
«Les propositions du gouvernement touchent le montant des droits d’inscription et leur organisation mais aussi les modalités de paiement. Après de larges discussions, les représentants des étudiants qui portent la parole des assemblées vont retourner dans leurs universités respectives pour rendre compte à leurs mandants. Nous allons nous retrouver ici mercredi prochain», a indiqué le ministre. Avant de poursuivre : «nous avons beaucoup d’espoir que les solutions à cette crise vont être trouvées et que nous allons démarrer de la manière la plus positive cette nouvelle année scolaire».
Par ailleurs, le représentant du collectif des étudiants, Cheikh Mbacké Sène, soutient être «en phase avec le ministre sur la question d’attribution et de renouvellement des bourses», tout en ajoutant que «nous avons discuté sur les droits d’inscription et chaque partie a donné des propositions. Nous comptons retourner vers la communauté pour partager et statuer sur la question».
«L’étudiant a toujours donné sa position sur les frais d’inscription lors des concertations, à la commission ad-hoc et toutes les autres rencontres que nous avons tenues avec le ministre. Toutefois, nos positions n’étaient pas entendues», a laissé entendre le président de séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis.
Le cas de l’étudiant de la faculté des Sciences et Techniques, Ibrahima Diouf, qui a perdu son œil gauche à l’occasion des dernières manifestations, cependant été évoqué. À ce sujet, le ministre souligne que l’étudiant est pris en charge par le Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud). «Nous ferons tout le nécessaire pour que tout se passe bien pour lui», s’est engagé Mary Teuw Niane.