L’ABSENCE D’EL HADJI NDIAYE DE 2STV QUESTIONNE
RÉUNION SUR LA TRANSITION NUMÉRIQUE
La réunion des opérateurs de télévision avec le Comité national de pilotage de la transition de l’analogique vers le numérique (Contan) a été une véritable séance d’explications. L’absence d’El Hadji Ndiaye patron de la 2 STv et de Bougane Guèye Dany de DMédia était au coeur des débats. N’empêche, le Groupe Excaf attributaire du marché a présenté son planning de travail.
Il y avait deux chaises inoccupées à la réunion d’information et de partage avec les opérateurs de télévision sur la transition numérique. Ce sont les sièges que devaient occuper le Pdg de la 2Stv, El hadji Ndiaye et le patron du groupe Dmédias,Bougane Guèye Dany. Sur les chevalets posés sur la table, leurs noms étaient bien mentionnés. Ils sont absents de la rencontre parce qu’ils ont eu à dénoncer le processus de passation du marché pour le passage de l’analogique au numérique.
En effet, El hadji Ndiaye et Bougane Guèye Dany étaient les absents les plus présents à la réunion dirigée par le député Aïda Mbodji, présidente de la commission Communication de l’Assemblée. A la suite d’un exposé du planning d’exécution du projet par le Groupe Excaf, la parole a été donnée aux participants. C’est Racine Talla, Directeur général de la Rts, qui ouvre les débats. «Je me félicite de la rencontre. Mon regret, c’est qu’elle ne soit pas tenue plutôt pour éviter tout ce bruit. Mais il n’y a pas à fouetter un chat. Excaf nous a fait connaître le numérique il y a longtemps», a-t-il soutenu. Tout de même, il demande à ce qu’on prenne en compte les télévisions régionales parce que la Rts en aura une dizaine.
Le journaliste Adama Sow, représentant du groupe Futurs Médias (Gfm), met les pieds dans le plat en dénonçant l’absence de communication de la part du Contan. «C’est dommage qu’il y ait des chaises vides. Par exemple Bougane et El hadji Ndiaye sont absents. Il y a eu un problème de communication dans la démarche. On se demande quel sera le sort des émetteurs parce qu’El Hadji Ndiaye, par exemple, a investi beaucoup d’argent.
C’est l’information qui manque», fustige Adama Sow avant d’accuser le Contan d’être muet. «Le Contran s’est barricadé», dénonce-t-il. Aïda Mbodji dédouane le Contan à propos de l’absence du patron de la 2Stv et de celui de D-médias. «Par rapport aux chaises vides, en tout cas, nous avons fait notre travail. Nous avons rencontré beaucoup de patrons de télévision. Chacun doit oublier sa personne pour la réussite de la transition», explique la parlementaire. Ngaïdo Ba, membre du Contan, dira pour sa part : «j’ai oublié les propos malsains d’El Hadji Ndiaye. Il a dit beaucoup de choses sur moi. On n’a jamais exclu quelqu’un. Je pense qu’on doit aller démarcher les absents pour les ramener. Au Contan, c’est l’esprit ouvert», lâche M. Ba.
AMADOU TOP DU CONTRAN : «EL hADJI NDIAYE A RECONNU êTRE ALLÉ VITE EN BESOGNE»
Le Directeur de cabinet de Babacar Touré apporte la réplique à Adama Sow. «On ne peut pas nous eprocher d’avoir moins communiqué. Il y a eu un débat parasité. A chaque fois que le Directeur exécutif du Contan s’explique dans un journal, il reçoit en retour un volet de bois vert. Donc, on s’est dit : concentrons-nous sur le projet, ensuite nous partagerons le travail avec les opérateurs de télévision», se défend Mouhamadou Bamba Niang. Il rassure que le Contan n’a jamais envisagé le basculement au numérique sans discuter avec les acteurs.
Le Directeur exécutif du Contan, Amadou Top, renchérit : «Nous avons rencontré beaucoup de patrons de télévision, la chambre de Commerce, la confédération des employeurs etc. D’ailleurs, El Hadji Ndiaye que j’ai croisé chez Serigne Mboup avait reconnu être allé très vite en besogne dans cette affaire. Il m’a demandé de passer le voir et j’ai visité ses studios et d’autres installations. Nous allons trouver une solution pour son matériel», rapporte M. Top.
A l’en croire, le patron de la 2Stv a raison de s’inquiéter parce qu’il a beaucoup investi dans l’équipement. «On va discuter pour voir si ses équipements vont être mis à contribution dans la nouvelle société de gestion dans laquelle l’Etat aura 51% du capital. D’autant que le Groupe Excaf ne sera pas de la société», dit-il. Le débat clos, les acteurs se tournent vers la date du 17 juin 2015, jour du basculement au numérique. La balle est dans le camp du Groupe Excaf. Le Directeur Sidy Diagne promet de respecter les délais.
BASCULEMENT AU NUMERIQUE : Les décodeurs ne sont pas gratuits pour les Sénégalais
Le basculement à la télévision numérique aura des répercussions financières pour les populations. Car, chaque propriétaire de poste téléviseur devra mettre la main à la poche pour acheter un décodeur. Il n’est pas gratuit, contrairement à ce qu’on faisait croire. «L’opérateur technique Excaf va se faire rembourser son investissement sur la base de l’exploitation commerciale d’un bouquet sur la Tnt… Et les décodeurs seront subventionnés par l’Etat à hauteur au moins de 50%», a précisé Mouhamadou Bamba Niang, conseiller juridique du Cnra et directeur de cabinet de Babacar Touré. Interpellé sur le coût du décodeur, le patron du Groupe Excaf répond: «je ne peux vous le dire pour le moment». Amadou Top indique que plus d’un million de décodeurs seront sur le marché et qu’aucune structure n’aura le monopole de la ente.
La durée du contrat de concession entre le Contan et Excaf est de 5 ans renouvelable. «Sur des projections de 10 ans, je pense que le Groupe Excaf va rentabiliser ses investissements», affirme M.Niang. Le coût de l’investissement est estimé à 40 milliards, mais l’Etat n’a pas déboursé un franc. Il a fait recours au partenariat public privé, selon eux.