L’AFRIQUE À LA TRAINE
QUALITÉ DE L’AIR
Ouestafnews - La pollution atmosphérique reste un des grands défis écologiques actuels, favorisé par l’urbanisation et les « progrès économiques ». L’Afrique n’échappe pas à ce mal qui détériore la qualité de l’air dans les grandes villes et, selon des experts récemment réunis à Nairobi, le continent est encore à la traîne dans la prise en compte du fléau qui a des conséquences multiples sur la santé, l’environnement et l’économie.
Selon le Centre pour la science et l’environnement (CSE, basé en Inde), les villes africaines et indiennes sont toutes confrontées à ce défi, grandement lié au contrôle du transport urbain. Un phénomène qui concerne l’essentiel des pays du Sud.
Quelques 176.000 décès en Afrique sont occasionnés par la pollution de l’air, selon un document du CSE remis à la presse lors d’une rencontre à Nairobi à laquelle a pris part un journaliste d’Ouestaf News.
Aux conséquences sanitaires et environnementales, s’ajoutent aussi un manque à gagner économique, selon des chiffres fournis par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) parle d’une perte de 2,7 % du Produit intérieur brut (PIB).
Dakar, Lagos, Accra, ces villes très polluées
Dans ces grandes capitales ouest africaines, la concentration de microparticules toxiques (PM10) dépasse régulièrement les normes internationales. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le taux de pollution atmosphérique à Dakar dépasse 7 fois les taux de pollution admise dans les normes internationale. Pour Lagos et Accra, le chiffre est respectivement de 6 à 5 fois.
D'après le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE), en une décennie les émissions de dioxyde de carbone causées par les transports ont augmenté de 53,7 % entre 1990 et 2010 en Afrique.
Selon les experts, un contrôle efficace de la qualité de l’air dans les pays du Sud fait largement défaut, ce qui selon le CSE cause une faible prise en compte du fléau qui étend son emprise au gré de l’évolution démographique.
Selon les estimations l’Afrique atteindra une population les 2 milliards d’habitants en 2050, dont la moitié vivra dans les villes.
Exposant le cas de son pays l’Inde, où le fléau fait des ravages avec pas moins de 627.000 morts liés à la pollution atmosphérique, Anumita Roychowdhury, directrice exécutive du CSE, estime que « l’Afrique doit redoubler d’efforts en matière de prévention ».
Contrôle strict de la qualité de l’air
« Il est important que les villes africaines s’inspirent du cas de l’Inde afin de ne pas reproduire quelques erreurs et manquements », a-t-elle soutenu. Selon elle, on compte près de 5.000 villes en Inde et aujourd’hui qui ont des problèmes « structurels » et seulement 247 disposent de stations de contrôle de la qualité de l’air.
La mise en place de système de contrôle et de suivi qui permet la production ponctuelle de données est aujourd’hui une forte recommandation des experts.
En Afrique seule onze pays dispose d’un dispositif de contrôle et de suivi dont le Sénégal et le Ghana, qui ont installé respectivement 5 et 10 stations dans leurs capitales respectives.
En plu des soucis de mobilité, l’espace urbain dans l’essentiel des pays africains, se caractérise par la vétusté des parcs automobiles et l’utilisation massive du diesel, substance pourtant déclarée « cancérigène » par l’OMS, mais qui reste le carburant le plus prisé.
Au-delà des méfaits d’un transport urbain mal réglementé, l’air est aussi victime de l’activité industrielle. A Dakar par exemple où se concentre l’essentiel de l’économie sénégalaise, le secteur industriel est considéré comme la seconde source de pollution atmosphérique.
Selon l’encyclopédie en ligne Wikipédia, la pollution de l’air, autrement dit pollution atmosphérique, est un type de pollution caractérisé par une altération des niveaux de qualité et de pureté de l’air. En Afrique plusieurs substances sont à la base de cette dégradation de l’air dont particulièrement les émissions provenant des véhicules. Selon une estimation de l'OMS, en 2012 la pollution de l'air a provoqué la mort prématurée de 7 millions de personnes à travers le monde.