L’AGNEAU SACRIFIE
AFFAIRE DE LA DROGUE DANS LA POLICE
Comme l’on s’y attendait, l’affaire du trafic supposé de la drogue qui a éclaboussé la Police nationale s’est invitée en Conseil des ministres hier, jeudi 25 juillet. Comme première sentence, l’ex-directeur de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis), Cheikh Sadibou Keita fera ainsi l’objet de « mesures conservatoires et de sanctions disciplinaires », alors que le directeur général de la Police nationale, Abdoulaye Niang, lui, a été relevé de ses fonctions. Des mesures motivées par le rapport de la Direction l’inspection générale des services de sécurité.
L’affaire de trafic de drogue qui secoue la Police nationale depuis quelques semaines maintenant commence à connaitre ses premières sentences, suite au rapport de la Direction de l’inspection générale des services de sécurité qui s’est retrouvé sur la table du Conseil des ministres présidée hier, jeudi 25 juillet , par le Chef de l’Etat.
En point de presse hier, jeudi, le ministre de la promotion de la Bonne Gouvernance, Porte-parole du Gouvernement, Abdou Latif Coulybaly, a commenté le rapport qui, selon lui, bat en brèche « toutes les allégations » soulevées par l’ex-directeur de l’Ocrtis, Cheikh Sadibou Keita et ne retient « aucune faute particulière » contre Abdoulaye Niang, du moins dans les enquêtes administratives.
Aussi, comme mesures conservatoires prises en Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a annoncé que le commissaire Abdoulaye Niang a été relevé de ses fonctions et remplacé par la commissaire Anna Sémou Faye, coordinatrice du Comité inter-ministériel de lutte contre la drogue (Cild). Ceci, indique Latif Coulibaly, pour permettre au patron de la police de « se défendre et permettre également aux policiers et aux gendarmes de faire convenablement leur travail ». Le communiqué du Conseil des ministres souligne que «le Conseil a décidé, sur instructions du Chef de l’Etat, de prendre des mesures disciplinaires fortes à l’égard du Commissaire Cheikh Sadibou KEITA, et à l’égard de toutes les personnes impliquées, à la mesure des fautes établies par le rapport d’enquête administratif». La même source indique que «le Chef de l’Etat a ordonné la poursuite des enquêtes judiciaires engagées par le Procureur de la République»
Toujours dans cette affaire du trafic de drogue, le communiqué du Conseil des ministres indique que des mesures conservatoires et disciplinaires seront prises à l’égard de l’ex directeur de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) et toutes personnes citées par le rapport administratif.
« Les résultats de l’enquête administrative montrent que les allégations de Cheikhna Keita sont fausses. La plupart des informations de l’enquête dément les dires de Keita », a précisé Abdou Latif Coulibaly face à la presse. Avant de poursuivre : « c’est une faute grave pour un corps aussi important que la police. Maintenant, il a le droit de se défendre sur les fautes retenues ».
Pour autant, il a fait savoir que « le conseil des ministres n’est pas habilité à prendre des sanctions. C’est le conseil disciplinaire qui va statuer sur ce cas. »
En attendant la tournure de cette affaire, les enquêtes judiciaires engagées « avec la rigueur qui sied en la matière », par le procureur de la République, se poursuivent pour tirer au clair l’affaire de drogue supposée, dira M. Coulibaly.
Accident de la route, l’alternative des permis à points
Autre mesure prise par le Conseil des ministres est l’ouverture d’un processus de consultation des acteurs pour la mise sur pied du permis à points. Cette décision fait suite à l’accident d’un bus survenu à Mbour dont le bilan est porté à cinq morts, en autant de blessés graves et une trentaine de personnes indemnes.
« Le ministre des Infrastructures prendra des dispositifs nécessaires pour l’application de cette mesure, tout en renforçant les sanctions relatives aux infractions au Code de la route », a déclaré M. Coulibaly.
Tout en invitant le gouvernement de mettre en exécution les mesures arrêtées lors du Conseil interministériel sur la sécurité routière, le Porte-parole du gouvernement a annoncé « la mise en exécution d’une véritable politique de sécurité routière et de circulation basées sur la prévention et le principe de la tolérance zéro ».
Par ailleurs, le gouvernement entend « réglementer l’accès des zones urbaines aux gros porteurs et d’accélérer le programme national de renouvellement de transport collectif (autobus et autocars) et des gros porteurs ».
François Collin, nouveau patron de l’IGE
François Collin est nommé à la tête de l’Inspection général d’Etat (Ige) en remplacement de Nafy Ngom keita appelée à diriger l’office national de lutte contre la fraude et de la corruption( Ofnac), lit-on dans les mesures individuelles du Conseil des ministres.