L’ALLIANCE POUR LA RÉPUBLIQUE ET LE PRÉSIDENT MACKY SALL À L’ÉPREUVE DE L’EXERCICE DU POUVOIR : TROIS ANS APRÈS
L‘intelligibilité du phénomène «Macky Sall»
Le 19 mars 2012, une date à marquer d’une pierre blanche dans les annales de l’histoire politique du Sénégal. Elle signe la chute de cet appareil politique qui était apparu presque comme une forteresse imprenable, du fait de sa confusion avec l’État : le Parti démocratique sénégalais, grâce notamment à cette figure emblématique qu’est Macky Sall et sa formation politique.
Cette alternance a été saluée par l’opinion internationale et l’intelligentsia sénégalaise y a vu comme : «.... un superbe lever de soleil. L’enthousiasme de l’esprit avait fait frissonner le monde comme si pour la première fois seulement on en était arrivé à cette réconciliation du divin avec le monde» (Hegel 1963).
L’histoire de l’Apr comme toute autre histoire, est escarpée, avec son lot de ratés, des conquêtes remportées haut la main, et des frustrations coexistant avec des joies précaires, des illusions salvatrices et des défis prométhéens relevés avec ardeur et abnégation. Absolument parlant, cette histoire n’est ni extraordinaire, ni surhumaine, mais elle reste passionnante à tous points de vue.
Aujourd’hui, les péripéties qui jalonnent la vie politique du Sénégal sont, depuis quelques années, suscitées, animées et réorientées par l’Apr. Le mérite de cette formation politique, malgré sa jeunesse, c’est d’avoir conquis le pouvoir en moins de trois ans de présence sur le terrain politique, là où ses concurrents directs culminaient avec un quart de siècle.
Comment un produit local, n’ayant pas fréquenté Science-po Paris, n’ayant pas la longue présence politique de ses autres concurrents connus au Sénégal, a pu, par le principe d’efficacité, construire un aussi respectable poids politique, après avoir mis sur pied un parti et sillonné le pays dans ses coins les plus reculés et face à des adversaires qui avaient tous une histoire présidentielle, en tant que Président élu ou candidats à l’élection présidentielle ?
La politique n’étant guère un espace d’altruisme et de générosité, les coups bas et les guets-apens habiles ou perfides ont littéralement rythmé les années 2009 à 2012.
En effet, la bataille que l’homme politique Macky Sall a livrée contre le défunt régime libéral a correspondu à la crise des trois référentiels du système politique sénégalais que Wade a saturés : le clientélisme, le relais maraboutique, le dispositif répressif de l’Etat. Dans la période 2008-2011, ces référentiels s’étaient effondrés au moment même où Macky Sall occupait le vide laissé par d’autres plutôt restés dans le «village médiatique».
A la rencontre des Sénégalais, Macky Sall a adopté une posture d’écoute qui lui a permis de s’approprier les priorités du pays profond pendant que les autres leaders étaient dans une «évidence de priorités». Macky Sall formulera alors un discours lisible parce qu’en phase avec des priorités réellement exprimées: l’emploi, la santé, l’eau potable, l’habitat etc.
Autres éléments importants dans la quête d‘intelligibilité du phénomène «Macky Sall» : ce que beaucoup d’analystes ou politistes ne soulignent pas souvent, c’est que l’actuel président de la République, président de l’Alliance pour la République a apporté un soin particulier à sa communication : de puissants outils d’identité visuels ayant une continuité sémique et graphique.
Une seule photo circulante pendant trois ans, un logo à image familière (le cheval), des couleurs attrayantes (marron-beige), etc. Bref, l’image d’un Macky Sall innovateur, sage et industrieux est largement ancrée dans les esprits de ses concitoyens. Cette image est restée intacte, trois ans encore après son élection à la tête du Sénégal.
Il est fort intéressant de remarquer que tout, dans la vie de Macky Sall a, d’une façon ou d’une autre, servi à son combat politique. Ses capacités d’écoute pour parler de son calme olympien quasi innée lui permettent de toujours faire face à toute situation.
Par ailleurs, Macky Sall a laissé son parti évoluer sous la forme d’un mouvement, refusant les rigidités verticales, les leaderships locaux fragiles, c’est à dire potentiellement «débauchables» par un concurrent au pouvoir et particulièrement prompt à démanteler des adversaires. Enfin, l’imaginaire a beaucoup joué : Macky Sall a été perçu tour à tour comme victime mais courtois et courageux, conséquent dans ses prises de position et surtout stratège.
Toute la virtuosité politique de Macky Sall réside, en partie, dans cette communion permanente qu’il a eue avec le peuple pendant toutes ces années d’opposition. Il a mobilisé tous les âges et toutes les catégories socio-professionnelles, parce que l’homme sait parler à tout le monde.
Le grand paradoxe dans l’ascension de l’Apr réside justement dans le fait que même si ce sont en majorité les gens de la génération de Macky Sall qui ont créé le parti, ce sont les jeunes qui l’ont véritablement porté au pouvoir avec tous les sacrifices que cela requerrait à une époque où le militantisme dans un parti d’opposition était presque un risque professionnel ou une entrave à son avenir personnel.
L’Apr, dès sa création en décembre 2008, s’est assigné comme première tâche de se battre pour délivrer le citoyen de l’asservissement mental dans lequel le confinait une conception patrimoniale de la légitimité. Les journées cauchemardesques de la place de l’Obélisque, les affrontements de son leader, Macky Sall contre l’establishment libéral, la contestation permanente sous le signe du respect des institutions et de la redevabilité en matière de gestion, ont au moins le bénéfice d’avoir fait prendre conscience au citoyen sénégalais qu’il détenait la source de la légitimité.
C’était toute une culture de l’opposition articulée par une cohésion presque obsessionnelle entre l’Alliance pour la République et ses militants. Cette prouesse, le parti actuellement au pouvoir l’a réussie au grand dam des autres formations politiques qui, en vain, cherchent à trouver la solution miracle qui permettra de le déposséder d’un tel capital de mobilisation. Pour faire face, faisons de l’unité notre crédo politique.
Unité autour du Président
Depuis trois ans au pouvoir, le président de l’Apr démontre sa capacité de cumuler l’activité présidentielle et les exigences politiques d’un parti au pouvoir.
C’est justement fort de ce constat et analysant lucidement les qualités de l’homme que le peuple l’a choisi pour porter son destin, le défendre et lui présenter une nouvelle offre politique. Ce que Macky a très tôt compris pour être «celui qui parle peu» c’est à dire, un homme d’actions et du concret «qui agit vite et bien».
Le maître, à l’image de ses ascètes du passé ou de ses vertueux souverains, a su patiemment mais obstinément construire avec l’âme d’un pédagogue, une structure politique moderne. En effet, le Président Macky Sall a mis beaucoup de temps et de pédagogie pour bâtir l’Apr, il a surtout sacrifié famille et biens pour porter son parti au pouvoir.
Comme le Directeur des structures Mbaye Ndiaye aime à le répéter, nous devons comprendre que les militants sont exclusivement ceux de Macky Sall. Mbaye Ndiaye nous enseigne d’ailleurs lors de ces audiences avec les militants que «Macky moo ko yoor té dénkanéwouko». Il répète toujours en sérère cette belle formule : «Macky tène sakhoune dé».
Unité autour du parti
Le Président a pour mission au-delà de l’aspect étatique, de gérer son parti, le massifier et le sécuriser.
En un temps record, il a réussi ce challenge en maintenant les anciens pour ne pas en faire des frustrés. Il a intégré un savant dosage des nouveaux militants convaincus par sa dimension politique et sa volonté de faire de notre parti la plus grande formation politique, la plus moderne, la plus attractive, la plus apte à répondre aux rendez-vous des échéances futures.
Dès lors un tel parti, qui a réussi sa mue de parti d’opposition à parti au pouvoir depuis trois ans, ne peut être exempt de querelles de positionnement somme toute «gérables». Cependant, il faut qu’elles restent au stade de contradictions, que l’on solutionne en toute responsabilité sur la base des mécanismes de gestion interne propres à toute démocratie.
Unité face à l’opposition
La démarche du président de l’Apr est on ne peut plus claire. Elle est basée sur la concertation, le dialogue et la fraternité militante. Macky Sall est un rassembleur. Il l’a prouvé à maintes reprises.
Au demeurant, il convient de démontrer à la face du monde notre unité et notre engagement à réélire Macky Sall aux prochaines élections.
Après trois années d’exercice du pouvoir, joyeux anniversaire à l’Alliance pour la République ou la «Grande alliance des républicains»