L’amélioration de l’environnement des affaires sera déterminante pour le Sénégal
Perspectives économiques
Avec la reprise progressive de l’économie mondiale, le taux de croissance moyen du produit intérieur brut (Pib) de l’Afrique devrait atteindre les 4,8% en 2013. C’est ce qui ressort de la nouvelle publication « Perspectives économiques en Afrique », de la Banque africaine de développement (Bad).
Les perspectives économiques du continent pour 2013 et 2014 sont prometteuses. Selon le rapport annuel de la Banque africaine de développement (Bad), publié en collaboration avec certaines institutions internationales comme le Pnud, l’Ocde et la Cea, les perspectives confirment aussi bien une résilience face aux chocs internes et externes, qu’une croissance dans une économie mondiale atone. En 2013, indique le rapport, l’Afrique devrait croître de 4.8% et pourrait même atteindre, en moyenne, les 5.3% en 2014, en dépit des turbulences que traverse l’économie mondiale.
Cette embellie cache, toutefois, un recul par rapport au taux de 6,6% noté en 2012 et justifié par le rebond de la production de pétrole en Lybie. Selon le rapport, si l’on exclut ce pays des prévisions, la croissance économique de l’Afrique est ressortie à 4,2% en 2012. Il mentionne, en outre, que les pays riches en ressources profitent toujours de la bonne tenue des cours des matières premières même si le fléchissement de la demande mondiale rejaillit sur les prix en recul.
La nouvelle édition des « Perspectives économiques en Afrique », fait également l’hypothèse que ces risques seront évités et que la croissance mondiale ainsi que les échanges internationaux vont s’accélérer tout au long de 2013 et 2014.
Toutefois, le rapport note que cette croissance ne suffit pas à réduire la pauvreté, le chômage, les inégalités de revenus dans certains pays ni à enrayer la détérioration des niveaux de santé et de l’éducation. “C’est le moment d’accélérer le rythme de la transformation économique, pour que les économies africaines deviennent plus compétitives et créent plus d’emplois rémunérateurs”, écrivent les auteurs du rapport. Pour cela, ils estiment « qu’il est essentiel de diversifier les sources d’activité économique.”
D’après le rapport, c’est en exploitant mieux de la richesse de leurs sols que les pays du continent pourront distribuer les bénéfices de leur croissance soutenue à l’ensemble des populations. “La croissance ne suffit pas”, dit Mario Pezzini, directeur du Centre de développement de l’Ocde, dans le rapport. “C’est aux pays africains de réunir les conditions propices pour créer des emplois à partir des ressources naturelles pour maximiser les revenus que génèrent ces dernières par une taxation adroite, et encourager les investisseurs étrangers et les opérateurs locaux à développer, entre eux, des liens économiques », a soutenu M. Pezzini. Les gouvernements et les investisseurs sont aussi invités à s’assurer que les revenus des ressources naturelles et des industries extractives bénéficient à l’ensemble de la société.
Les études de cas mentionnées dans le rapport de « perspectives économiques en Afrique » font état, pour le Sénégal, d’une poursuite de la croissance économique en 2013 avec un taux estimé à environ 4,3%. Cette tendance haussière de la croissance au Sénégal devrait même se poursuivre en 2014 grâce à des programmes d’infrastructures, indique le rapport. Selon les auteurs du rapport, ces belles perspectives sont à mettre en relief avec les orientations prises par les nouvelles autorités en bonne gouvernance qui, estiment-ils, devront conduire à une meilleure alement sur la mise en œuvre du programme économique et social du gouvernement, avec l’appui de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe II) 2010-2013 conclu avec le Fonds monétaire international (Fmi), précise le rapport.
Ils déplorent, toutefois, le fait que la transformation structurelle de l’économie demeure lente. A ce sujet, les auteurs du rapport estiment que les réformes pour améliorer l’environnement des affaires et la qualité des ressources humaines resteront déterminantes. Des risques internes liés aux aléas climatiques (inondations) et aux lenteurs prises à la fois par le programme d’infrastructures routières et par les réformes du secteur de l’énergie, ont été aussi signalés.