L’ARME DE DESTRUCTION MASSIVE
YAYA TOURE – MILIEU DE TERRAIN
Métronome de Manchester City depuis trois saisons, Yaya Touré est aussi le vrai poumon de la machine ivoirienne. Qui veut marcher sur la Côte d’Ivoire devra inéluctablement passer sur lui. Les «Lions» sont avertis.
Pour contenir l’équipe de Côte d’Ivoire, il faut d’abord museler Yaya Gnégnéri Touré. Dans un match, le milieu de terrain de Manchester City compte double. Une sorte d’arme de destruction massive qui pèse autant dans les phases offensives que dans la récupération. Son allure discrète et son jeu juste tendent à le rendre confidentiel sur un terrain, mais son physique de rugbyman fait qu’il ne peut passer inaperçu. Les «Lions» ont un sacré client pour leurs oppositions à venir contre les «Eléphants».
Yaya Touré sait tout faire sur un terrain de football... sauf se plaindre auprès de l’arbitre. Propre dans la récupération et intelligent dans la transmission, le milieu Ivoirien ne perd presque jamais de duel. Qui plus est, il sait se transformer en distributeur automatique de passe en profondeur. Son air nonchalant dans un terrain le fait souvent oublier, mais ses charges électriques sonnent comme un coup de massue.
Présent chez les «Eléphants» depuis 2004, le double Ballon d’or africain (2011 et 2012) passe rarement à côté d’un match. Depuis trois saisons qu’il est avec Manchester City, il est de loin au dessus de tous les milieux de terrain de la Premier League. Son traitement salarial de 600 millions de francs par mois font de lui le joueur le mieux payé en Angleterre.
Sobre dans son jeu, Yaya Touré est aussi un spécialiste attitré des balles arrêtées.
A trois semaines de Côte d’Ivoire-Sénégal, la mauvaise nouvelle pour les «Lions» est que l’Ivoirien est au meilleur de sa forme. Après cinq journées de Premier League, ses 3 buts inscrits et les matches de références qu’il a disputées montrent l’étendue de son potentiel. Auteur du deuxième but des Citizens, il a mis les colosses Carrick et Fellaini dans sa poche.
Pour les deux matches à venir, le milieu de terrain des «Lions» est averti. Mouhamed Diamé, qui peine à jouer sur sa vraie valeur en équipe nationale, aura du pain sur la planche. Au match retour du 12 octobre dernier, pour la qualification à la Can 2013, c’est lui qui avait orchestré le coup de massue donné aux «Lions». A la 51e mn, il récupérait une balle au milieu, éliminait deux adversaires avant de s’écrouler à la surface de réparation. Le contact avec un défenseur sénégalais avait été bénin, mais son expérience avait fait le reste. S’ensuivit un coup franc transformé par Drogba qui marquera le deuxième but sur penalty à la 68e.
Face à des joueurs pareils, il faut plusieurs solutions à la fois. Gana Guèye, Mouhamed Diamé devront les déployer.
SALIF DIALLO – ENTRAINEUR ADJOINT DIAMBARS
C’EST LA PREMIERE SOURCE D’INSPIRATION
«On parle souvent de l’attaque ivoirienne, mais si elle est inspirée c’est parce que Yaya Touré est derrière. C’est lui qui alimente cette attaque, la plaque tournante, la première source d’inspiration. On peut dire qu’il représente 70% sur le plan offensif. En quelque sorte, c’est le leader.
«Yaya Touré n’est cependant pas exempt de reproches. Il a des lacunes dans le replacement après les pertes de balles. Et c’est là que l’adversaire doit en profiter pour le court-circuiter.
«Pour museler Yaya Touré, il faut être plus technique que lui. C’est-à-dire être plus fort dans la conservation et dans la transmission du ballon. Un joueur comme Idrissa Gana Guèye, s’il était plus expérimenté, aurait pu lui causer d’énormes difficultés. Mais j’ai bien peur que l’Ivoirien ne profite de son expérience et de son vécu pour s’en sortir. Mais là aussi, Gana Guèye peut exploiter sa jeunesse. Mouhamed Diamé aussi, avec sa puissance, peut le museler sur le plan athlétique.
«Mais attention ; museler Yaya Touré ne veut pas dire museler la Côte d’Ivoire. Cela peut aider à diminuer le potentiel de la machine ivoirienne, mais cette équipe à un bloc compact dans les sens de la longueur et de la largeur. Ce qui veut dire qu’il faudra d’abord réduire toutes les espaces pour la contenir. Sinon le danger peut venir de partout. La preuve, au match aller (Côte d’Ivoire-Sénégal : 4-2 ; en septembre 2012) Yaya Touré n’était pas dans le match, mais Gervinho avait réglé le problème.»