"L’ASSEMBLÉE NE DISPOSE PAS DE RESSOURCES HUMAINES DE QUALITÉ..."
ISMAÏLA MADIOR FALL SUR LA FAIBLESSE DU PARLEMENT VIS-A-VIS DE L’EXÉCUTIF
Le professeur Ismaïla Madior Fall a plaidé hier, mardi 14 octobre, le renforcement des ressources humaines des parlementaires pour créer les conditions d’un meilleur exercice des institutions au Sénégal. Selon lui, le problème de la faiblesse de l’Assemblée nationale vis-à-vis de l’Exécutif est une réalité au Sénégal qui n’est tout même pas d’ordre constitutionnel. Le ministre conseiller juridique du président de la République présentait hier, mardi, une communication lors d’une rencontre d'échange et de partage, organisée par la Fondation Friedrich Naumann (Fnf) et axé sur le rôle du Parlement dans le jeu des institutions.
Le ministre conseiller juridique du président de la République, le professeur Ismaïla Madior Fall, s’est érigé hier, mardi 14 octobre, en avocat des parlementaires. Invité à faire une communication sur le thème "Présentation et diagnostic de l'architecture institutionnelle du Sénégal", lors d’une rencontre d'échange et de partage organisée par la Fondation Friedrich Naumann (Fnf), l’agrégé de droit public a notamment déploré le problème de la faiblesse de l’Assemblée nationale vis-à-vis de l’Exécutif au Sénégal tout en précisant que cela n’est pas d’ordre constitutionnel.
Dans sa communication, le Pr Fall a notamment pointé le doigt sur un certain nombre de facteurs tels que la culture politique, l’option du leadership présidentiel au Sénégal et surtout le problème des ressources humaines des partis politiques, constamment influencés par les événements de 1962.
"Le problème de la faiblesse de l’Assemblée nationale est lié aux conditions de travail de l’institution parlementaire…. L’Assemblée nationale sénégalaise a les mêmes prérogatives que tout autre Parlement qui sont celles de voter les lois et de contrôler l’action du gouvernement. Cependant, au Sénégal, le problème de la faiblesse de l’Assemblée nationale est une réalité. Je pense que cela réside dans le fait que l’Assemblée nationale ne dispose pas de ressources humaines de qualité qui lui permettent de faire son travail".
Pour marquer une véritable rupture et permettre à l’Assemblée nationale de s’impliquer pleinement dans le jeu des institutions, Ismaïla Madior Fall a prôné non seulement le rééquilibrage des ressources humaines du Parlement mais aussi l’amélioration du contenu de la Constitution de façon qualitative en lieu et place des changements extrêmes visant à changer de régime politique. "L’Assemblée nationale ne dispose pas des mêmes compétences que l’Exécutif où on voit des ministres entourés des conseillers techniques et de services administratifs qui les permettent de s’acquitter convenablement de leur mission", a souligné le ministre conseiller juridique du président de la République.
Non sans ajouter : "Je pense que même si, on peut agir sur la Constitution pour renforcer les prérogatives de l’Assemblée nationale, notamment en lui confiant en outre la mission d’évaluer les politiques publiques, ce qu’il faut dire maintenant, c’est que les problèmes de l’Assemblée nationale résultent plus de la pratique. Il s’agit par exemple des moyens de travail de l’Assemblée nationale, en ce sens qu’elle ne dispose pas des ressources humaines de qualité qui permettent aux députés de faire leur travail".