L’AUGMENTATION DES DROITS D’INSCRIPTION GÉNÈRE PLUS DE 2 MILLIARDS DE FCFA EN DEUX ANS
REFORMES DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Depuis 2013, le secteur de l’enseignement supérieur connaît une série de réformes, dont l’une est relative à l’augmentation des droits d’inscription. Cette mesure a généré des ressources additionnelles de l’ordre de plus de 2 milliards de FCfa.
L’enseignement supérieur sénégalais est engagé, depuis deux ans, dans une série de réformes dont la finalité est d’ancrer l’université dans le développement économique et social. D’autant que la loi 81-59 régissant le fonctionnement des universités sénégalaises était obsolète, car datant de 1981.
Depuis 2013, les réformes ont commencé à être mises en œuvre. Cela, à la lumière des directives issues du Conseil présidentiel sur l’enseignement supérieur et la recherche consécutif à la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur du Sénégal (Cnaes).
Parmi ces réformes figure l’augmentation des droits d’inscription. Au début, les étudiants avaient refusé d’y adhérer. Il a fallu moult conciliabules pour qu’ils consentent à l’accepter. Deux ans plus tard, cette réforme a permis aux universités publiques de mobiliser une véritable manne financière.
« Ces ressources nouvelles ont atteint plus de 2 milliards de FCfa. Les 70 % ont été reversés dans le pédagogique, dont une grande partie dans la professionnalisation », a expliqué le Pr Mary Teuw Niane, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Il a confié que des discussions sont en cours avec le recteur de l’Ucad pour que les étudiants qui le souhaitent et qui sont sélectionnés puissent accéder aux Masters professionnels en payant juste 50.000 FCfa au lieu de débourser entre 700.000 FCfa et 3 millions de FCfa.
« Nous sommes dans la même discussion avec la Faculté de médecine pour que les Masters et les diplômes de cette Faculté soient aussi régis par les mêmes règles, c’est-à-dire que les étudiants issus de la formation initiale puissent avoir accès à ces diplômes professionnels en ne payant que les droits d’inscription qu’ils paient normalement », a-t-il précisé.
M. Niane a estimé que cette option obéit au souci de faire en sorte que la sélection ne se fasse plus par l’argent.
A côté de l’augmentation des frais d’inscription, on peut noter la loi relative aux universités pour laquelle le gouvernement est arrivé à un accord avec le Saes par la création d’un Conseil d’administration de 20 membres dans lequel le président et le vice-président sont issus du monde socioéconomique.
En outre, il y a la loi d’orientation des universités publiques qui est en cours d’élaboration et qui va désormais donner la vision et la méthodologie qui permettront à l’enseignement supérieur de réaliser les objectifs que le président de la République lui a fixés.
Toujours pour les réformes, celle relative au classement et à l’équivalence des diplômes, et dont le décret a été signé récemment par le président de la République, est d’une grande importance. Le ministre l’assimile même à une révolution en Afrique.
Car pour la première fois, « l’enseignement supérieur au Sénégal a désormais sa douane pour les diplômes », a-t-il déclaré. Le Sénégal a maintenant une vision et une politique nationale pour ses diplômes et ses diplômés.