L’Etat annonce une politique de rupture dans la gestion du foot
DIAGNOSTIC DES CONTRE-PERFORMANCES EN COMPETITIONS INTERNATIONALES
Dans la recherche de solution aux multiples difficultés que traverse le football national, la tutelle prévoit une rencontre. L’objectif est mettre en place une politique de rupture dans la gestion.
Les maux dont souffre le football sénégalais appellent à un diagnostic sans complaisance. C’est ainsi que l’Etat, à travers le ministère des Sports, plaide pour une rupture profonde dans la gestion de la discipline. L’annonce a été faite par le directeur de la Haute compétition, Souleymane Boun Daouda Diop, lors de la clôture des travaux de l’assemblée générale ordinaire de la Fédération sénégalaise de football, samedi dernier, au salon d’honneur du stade Léopold Sédar Senghor
«A cause d’une défaite, des ministres ont été remplacés, des présidents de fédérations ont été démis ou ont démissionné, des directeurs techniques et des entraîneurs ont été changés, mais les résultats sont toujours là. Le Sénégal n’a jamais brandi une coupe de football, ni en sélections nationales ni en clubs. Le rêve de toute une nation, c’est qu’au soir de la fin du rendez-vous africain ou mondial, qu’un capitaine d’une équipe sénégalaise puisse brandir une coupe», souligne-t-il.
A l’endroit des nombreux délégués venus représenter leur club il leur a livré un message fort : «Cela passera, forcément, par une restructuration du football. Il faudra prendre en charge - et de manière effective - la petite catégorie, la formation des techniciens et des administratifs et donner un statut privilégié au football amateur. Si nous ne prenons pas en charge toutes ces données, toute ambition pour le football deviendrait une utopie. Quand on ne construit pas, on ne peut rien s’attendre en termes de résultat. Il faut des fondements».
Avant de procéder à la clôture des assises, Jules Diop a annoncé, «au nom du ministre des Sports, Mbagnick Ndiaye, une rencontre, dans un avenir proche, rencontrer tous les acteurs du football, en relation avec la fédération». On envisage même d’«associer des experts internationaux pour définir une vision pour mettre en place une véritable politique de rupture dans la prise en charge du football».
Si l’Etat s’oriente vers cette direction, c’est parce que, indique Cheikh Sarr, le directeur des Activités physiques et sportives (Daps), «le ministre des Sports, depuis son arrivée à la tête du département, a pris le pari de travailler à la réconciliation de la famille du sport en général, en cherchant à apaiser tous les foyers de tensions dans les fédérations».
«Une synergie entre l’Etat et la fédération de football est devenue un impératif. Il en est de même que pour toutes les entités constitutives de la fédération», lance M. Sarr dans son discours d’ouverture du conclave. Ensuite, il a lancé un «appel solennel à tous de taire les divergences pour ne pas porter préjudice à notre football en phase de reconstruction, mais aussi notre équipe nationale ‘A’ qui est en route vers le Mondial ‘Brésil 2014’».
Après avoir félicité Me Augustin Senghor pour le travail de son équipe, le vice-président du Cnoss, Issa Mboup, a insisté sur la nécessité de faire prévaloir l’«esprit d’ouverture, de dépassement et de sportivité». C’est ainsi qu’il a rappelé la mise en place par le Cnoss d’un Comité ad hoc chargé de gérer les conflits entre les acteurs du sport».
Pour sa part, le président de la Fsf, Me Augustin Senghor, qui se dit «satisfait de l’accompagnement de l’Etat par les moyens, les conseils et les directives», a exhorté les acteurs à «faire en sorte que l’environnement du sport soit apaisé, c’est la condition nécessaire pour une ambiance durable».
«Je remercie l’ensemble de la famille pour la confiance, les conseils et critiques pour avancer et aller de l’avant», conclut-il.