L’expert qui a consulté Diassé parle de risque de paralysie totale
CONCLUSIONS DU DR KAMADOR TOURE
«Risque de paralysie totale» ! L’est l’une des conclusions du rapport de l’expertise médicale faite par le neurologue Dr Kamador Touré, sur l’état de santé du détenu Alioune Samba Diassé. Ses conseils ont déposé une demande de liberté provisoire hier. Si la commission adopte la politique de l’autruche sur cette requête, la défense de Diassé n’exclut pas de recourir à la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Les requêtes aux fins d’expertise médicale déposées par les différents conseils de Bibo Bourgi, Mbaye Ndiaye et Alioune Samba Diassé dès les premiers jours qui ont suivi leur détention s’avèrent être des initiatives payantes. Après le médecin de Bourgi, Dr Mbaye Paye désigné par le Président de l’ordre des médecins, qui a conclu que l’état de santé de son patient est incompatible avec la détention, même dans un centre hospitalier comme le pavillon spécial, c’est au tour du Dr Kamador Touré, neurologue, d’en arriver quasiment à la même conclusion en ce qui concerne Alioune Samba Diassé. Nos sources ont aussi révélé que celui qui passe aux yeux des enquêteurs pour un prête-nom de Karim Wade risque une paralysie totale s’il reste en détention.
Le spécialiste qui a consulté le patient mardi 14 mai n’a pas pris plus de 48 heures pour rendre ses conclusions. Et un des proches de Diassé de s’en réjouir : «Le Dr l’a vu mardi et le jeudi son rapport a été transmis à qui de droit. Les médecins eux, savent que la vie est sacrée, ils sont consciencieux. Il n’y a que la justice qui se permet de prendre son temps dans des cas pareils. Regardez ce qui s’est passé avec Baïla Wane, il a fallu des articles de presse pour que les choses bougent et qu’il bénéficie enfin d’une liberté provisoire».
LA DEFENSE DE DIASSE POURRAIT ALLER DEVANT LA CEDEAO
Toujours selon des sources proches du dossier, les conseils de Diassé, prenant en compte ces nouveaux éléments, ont déposé une demande de liberté provisoire hier matin. Sans vouloir entrer dans les détails de la maladie dont souffre son client, l’un des ses conseils rappelle qu’à l’audition à la Section Recherches de la gendarmerie de Colobane, Diassé était tombé en syncope et s’était plus tard rendu en France pour se soigner. Lors de leur passage à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), pour qu’il puisse tenir debout il a fallu qu’un garde pénitentiaire et un de ses conseils le soutiennent.
Si la commission d’instruction (Ci) fait la sourde oreille sur leur demande de liberté provisoire, la défense de Diassé n’exclut pas d’aller devant la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour violation du droit à la santé. «Mettre des malades en prison, c’est les condamner à une peine de mort. Il faut que cela cesse», prévient notre interlocuteur.
Quelle attitude va adopter la défense au cas où le Procureur spécial oppose son véto et demande une contre-expertise comme ce fut le cas avec Bourgi ? La réponse du conseil de Diassé ne se fait pas attendre : «Même s’il devait faire 30 contre-expertises, tous les médecins en arriveraient à la même conclusion. Rien qu’à le voir, on sait qu’il est malade. Cependant, il faut savoir que le procureur spécial n’est pas habilité à faire une demande de contre-expertise. C’est une prérogative qui revient au juge».
L’avenir nous édifiera…