L’OCTROI DES BOURSES DE SECURITE FAMILIALE EST UN TOURNANT MAJEUR DANS L'ERADICATION DE LA PAUVRETE, SELON IBA DER THIAM
Dakar, 10 oct (APS) - La décision du gouvernement d’octroyer des bourses de sécurité familiale aux populations les plus pauvres du pays "marque indubitablement un tournant majeur dans le combat que mène notre pays pour éradiquer la pauvreté", affirme le professeur Iba Der Thiam, député à l'Assemblée nationale.
"Dans l’histoire du développement économique et social des Etats situés au Sud du Sahara, il ne fait pas de doute qu’elle (cette décision) fera date. Et dans la trajectoire évolutive du libéralisme social, elle a valeur d’exemple", écrit M. Thiam dans une tribune dont l’APS a obtenu copie.
Il estime que "dégager d’une seule traite une enveloppe de cinq milliards de francs CFA, au profit immédiat de 50.000 familles presque totalement démunies et minutieusement choisies, constitue assurément une initiative audacieuse et politiquement révolutionnaire".
Iba Der Thiam a aussi salué le fait d’annoncer "fermement, dans le même mouvement, que ladite enveloppe sera dès 2014 portée à 10 milliards de francs CFA, et qu'au cours des cinq prochaines années 250.000 familles au total vont bénéficier de la bourse de sécurité familiale".
Le gouvernement sénégalais a entamé cette année la mise en oeuvre d'une politique visant à améliorer l'existence des couches les plus économiquement faibles, en leur octroyant des bourses dites familiales.
Cette politique inspirée de l'expérience de plusieurs pays d'Amérique latine, le Brésil surtout, permettra surtout de financer la scolarité des enfants des familles les plus pauvres.
L'ex-président des Etats-Unis d'Amérique, George Bush, a rappelé Iba Der Thiam, "avait décidé, pour relancer l’économie de son pays en panne, de donner à chaque Américain un chèque de 800 dollars (environ 400.000 francs CFA), pour booster la consommation et développer concomitamment la production et l’emploi".
L'ex-président brésilien Lula Da Silva, a-t-il poursuivi, "avait, lui aussi, entrepris d’attribuer, à des ménages vivant dans l’extrême pauvreté, disposant d’un revenu mensuel de moins de 120 réals, soit environ 45 euros (environ 29.475 francs CFA), une aide maximale de 95 réals correspondant à 38 euros (un peu moins de 25.000 francs CFA), pour améliorer leurs conditions de vie".
Mais, "le Sénégal n’ayant ni les moyens des Etats-Unis (première puissance économique mondiale), ni ceux du Brésil (pays émergent), le geste qui vient d’être fait par le président de la République n’en devient que plus significatif et mérite [...] d’être salué et soutenu", a souligné M. Thiam.
"Aucun pays en Afrique au Sud du Sahara n’a, à ma connaissance, consenti un effort identique, au moment où les défis de la conjoncture internationale et l’environnement sous-régional imposent des contraintes difficilement compatibles avec des initiatives hardies en matière de promotion sociale", affirme encore ce député du groupe des Libéraux et démocrates (opposition).
Iba Der Thiam estime que "la nouvelle initiative gouvernementale mérite d’être encouragée". Il rappelle que dans ce domaine, "le Sénégal a ouvert la voie, il y a quelques années, en distribuant des bourses et des aides sociales à tous les étudiants".
A cela s’ajoutent la gratuité du traitement de la tuberculose, du Sida et de la césarienne pour les femmes vivant en milieu rural, et le Plan Sésame (baisse des soins pour les personnes âgées), a-t-il signalé.
"Ce capital vient d’être substantiellement renforcé par la décision du gouvernement d’accorder la gratuité des soins à tous les enfants âgés de zéro à cinq ans", a souligné M. Thiam.
"L'annonce de la mise en place de la [politique de] couverture médicale universelle, au cours des toutes prochaines années" vient aussi renforcer cette politique sociale, a-t-il ajouté.
Il estime que ces initiatives, combinées "à une politique de promotion de l’emploi, de développement de l’habitat social et de contrôle des prix, en vue de maîtriser le coût de la vie, constituent de bonnes mesures capables d’apaiser le front social et de booster la croissance et le développement", a écrit le député et ancien ministre de l'Education.