L’OFNAC SE SAISIT DE L’AFFAIRE
HÔPITAL LE DANTEC L’ÉTAT DU NOUVEAU CENTRE DE DIALYSE FAIT POLÉMIQUE
L’entrepreneur qui a posé sur terre le nouveau centre de dialyse de l’hôpital Aristide Le Dantec doit se faire des soucis. Le Quotidien a, en effet, appris que la piètre qualité de ses travaux a suscité l’ire des usagers, mais également la curiosité de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), qui y a dépêché un contrôleur, aux fins de dresser un rapport, à l’issu duquel, tout peut être envisagé contre celui qui a gagné ce marché de 100 millions de francs Cfa.
Les usagers du nouveau centre de dialyse de l’hôpital Aristide Le Dantec ne sont pas contents de l’état du bâtiment, dans lequel certains insuffisants rénaux sont parfois gardés en observation, après les séances d’hémodialyse.
Le bâtiment n’est même pas encore réceptionné de façon officielle et voilà qu’il présente déjà un visage plus que inquiétant. Malgré la beauté de l’édifice, vu de l’extérieur, l’intérieur ne paie pas de mine. Les portes sont d’une qualité très douteuse, tellement elles pèsent le poids d’un duvet.
Le ciment de certaines parties du bâtiment (regarder photos), surtout celles qui tiennent les escaliers s’arrache déjà du sol. Les serrures sautent parce que d’une gamme très basse. Les carreaux où repose le matériel est d’une pâleur qui ne laisse aucun visiteur indifférent.
Bref, la construction semble ne pas être de bonne qualité et le matériel utilisé ressemble plus à de la pacotille qu’autre chose.
Devant cette situation, certains usagers du centre, qui ont saisi Le Quotidien, n’ont pu s’empêcher de remettre sur le tapis, les 100 millions de francs Cfa, que coûte ce marché attribué, suite à un appel d’offres.
Une somme qui, selon eux, aurait permis un meilleur édifice, si l’entrepreneur était un peu plus sérieux, qu’il en a l’air. Tout compte fait, ils ont tellement poussé des cris d’orfraie que l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) est entrée dans la danse, pour y voir plus clair.
En effet, Le Quotidien a appris que l’organe dirigé par Nafi Ngom a dépêché un contrôleur, pour voir l’état de l’édifice aux fins de dresser un rapport. C’est le moins que les usagers des services du centre pouvaient attendre, après tant de frustrations accumulées depuis l’achèvement des travaux, il y a moins de trois mois.
A l’intérieur de l’édifice, Le Quotidien a trouvé un personnel au chevet de quelques malades, sur des lits déjà disposés. Des médecins, qui travaillent dans le centre de dialyse, n’ont même pas encore rejoint leurs nouveaux bureaux, parce qu’eux aussi, «frustrés» par ce qu’ils ont vu.
Pour le moment, ils préfèrent garder leurs anciens bureaux en attendant d’avoir une meilleure lisibilité à propos de ce bâtiment, qui n’a pas encore été inauguré, mais qui cristallise tous les regards et toutes les rancœurs.
''LES TRAVAUX NE SONT PAS ENCORE TOTALEMENT LIVRÉS''
Les informations détenues par Le Quotidien semblent l’avoir prise de cours. Mais, même si elle n’a pas été prolixe, elle a quand même soufflé des réponses, aux questions soulevées par téléphone, hier.
Awa Ndiaye Diouf, Directrice des infrastructures, des équipements et de la maintenance du ministère de la Santé et de l’Action sociale, a en effet indiqué que «les travaux ne sont pas encore totalement livrés», donc pas opportun d’épiloguer sur la qualité de l’ouvrage avant l’heure.
Ayant en charge tout ce qui est construction et équipement, dans les Etablissements publics de santé (Eps), Mme Diouf assure que ses services travaillent constamment avec tous les autres services concernés, pour veiller à la «qualité des travaux».
Pour le moment, indique-t-elle, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, mais elle envisage elle-même de se rendre sur les lieux, pour voir de ses propres yeux, ce qui a pu tant irriter les usagers du nouveau centre de néphrologie de l’hôpital Aristide Le Dantec.
Ne voulant pas confirmer ni infirmer l’information, selon laquelle l’Ofnac s’est saisie de l’affaire, Awa Ndiaye Diouf récuse d’emblée les soupçons d’enrichissement sans cause de l’entrepreneur.
Tout en répétant que le ministère de la Santé et de l’Action sociale veillera toujours à la qualité des infrastructures et des équipements médicaux, pour la sécurité des malades.