L’OPPOSITION FAIT LA POLITIQUE DE LA CHAISE VIDE, IBRAHIMA SENE DENONCE UNE INCOHERENCE
ATELIER DE PARTAGE DE LA CNRI
La Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) a tenu hier un atelier de partage avec les partis politiques pour statuer sur les derniers points de la concertation en vue de cette réforme. Membre de la direction du Parti de l’indépendance et du travail (PIT), Ibrahima Sène dénonce une certaine incohérence dans la gestion des différentes réformes entreprises par l’Etat. Selon lui, ces réformes devaient se faire une à une afin d’éviter un quelconque chevauchement. Ibrahima Sène qui reconnaît le manque de consensus politique propose aux autorités d’accorder plus de temps à la mise en œuvre de ces réformes pour pouvoir tenir enfin des élections.
Même s’il adhère parfaitement à la démarche adoptée par la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) pour la réussite des réformes institutionnelles, Ibrahima Sène n’en demeure pas moins perplexe quant à la réussite de toutes ces réformes entreprises en même temps par l’Etat. «Nous avons vu la mise en place d’autres commissions, comme celle de la réforme foncière qui n’a même pas encore démarré ses activités. L’autre commission est celle de l’acte trois de la décentralisation qui a privilégié une approche administrative et académique, et avec les résultats que nous connaissons. Il y a toute une série de contestations par rapport aux propositions issues de ces concertations», déplore-t-il. Même si plusieurs partis politiques, notamment ceux de l’opposition, ont boycotté les concertations de la Cnri, Ibrahima Sène estime qu’il y a un consensus national, ce qui est pour lui le plus important.
La réforme des institutions, celle foncière et l’acte 3 de la décentralisation, entrepris au même moment, peuvent connaître des chevauchements dans leur mise en œuvre. Ibrahima Sène affirme d’ailleurs que la plupart des acteurs consultés dans le cadre de l’acte 3 de la décentralisation l’ont souligné. «Il faut qu’il y ait une certaine cohérence dans la mise en œuvre de ces trois réformes, car on ne peut pas attraper deux lièvres à la fois. Vouloir démarrer l’acte 3 de la décentralisation en dehors des réformes foncière et institutionnelle, c’est mettre la charrue avant les bœufs. Et c’est pourquoi les gens proposent partout la tenue de véritables concertations, comme le fait la Cnri, et pour cela il faut beaucoup de temps», soutient M. Sène qui précise que le report des élections locales est fondamental. Poursuivant, il estime qu’il est important de prendre le temps de mettre en place toutes ces réformes, capitaliser ce consensus dans la mise en œuvre de l’acte 3 de la décentralisation, pour ensuite tenir les élections locales.
Selon Ibrahima Sène, Il n’y a pas encore de report des élections locales malgré toute l’agitation qu’il y a autour de la question. «Seule l’Assemblée nationale est habilitée à décider du report ou non des élections», ajoute-t-il. Très en verve, Ibrahima Sène affirme que ce report n’a aucun enjeu de politique politicienne et que les partis politiques qui ne sont pas favorables au report des élections le sont juste par démagogie. «Ils sont pressés d’accéder aux collectivités locales, et on les trouve dans la coalition Macky 2012 et même dans la société civile. La plupart des collectivités locales sont occupées par le Pds et ils exigent la libération de leurs dirigeants incriminés pour prendre part aux réformes», peste-t-il.