L’UMS RECLAME DES POURSUITES CONTRE ME ELHADJI DIOUF QUI ATTAQUE ENCORE LES CAE
L’AFFAIRE HABRE DEBORDE
L’affaire Hissène Habré est en train de virer à l’escalade verbale entre les différentes parties. Et pour ne rien arranger, l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) est entrée dans la danse, hier.
Ça commence à sentir le souffre dans le dossier Habré. Entre les avocats de l’ancien président tchadien inculpé le 2 juillet de «crimes de guerre et tortures» et les Chambres extraordinaires africaines chargées de juger leur client, c’est la guerre totale, à déjà de longues encablures du procès. Alors que le dossier n’en est qu’à sa phase d’instruction, armes conventionnelles et non conventionnelles sont utilisées faisant basculer l’affaire dans un règlement de comptes par presse interposée.
Hier, c’est au tour de l’Union des Magistrats Sénégalais (Ums) de venir se solidariser à ses collègues magistrats des Chambres africaines, objets des attaques de Me El Hadji Diouf, avocat de Habré.
L’UMS CONDAMNE LES SORTIES DE ME EL HADJI DIOUF ET ENGAGE LES MAGISTRATS DES CAE A LE POURSUIVRE
«Depuis quelques jours, la presse a rapporté des propos de maître El Hadji Moustapha Diouf, avocat à la Cour, qui a déclaré ‘Les magistrats (des Chambres africaines) sont corrompus par Déby (Président du Tchad)’», rapporte l’Ums dont le Bureau exécutif condamne «fermement» ce qu’il qualifie de «propos injurieux, graves et profondément irresponsables de cet avocat qui a habitué les sénégalais à des fanfaronnades et à des comportements puérils».
Aussi tout en assurant son «entier soutien» à ses membres ciblés, l’Ums demande-t-elle, au ministre de la Justice et au Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de bien vouloir faire cesser ces attaques inacceptables». Et pour ne pas apaiser la situation, l’Ums engage les magistrats des chambres africaines extraordinaires à «intenter immédiatement toute action judiciaire qu’ils estimeront opportune contre Maître Diouf» suite à «ces propos attentatoires à leur honneur et à leur dignité de magistrat».
La bataille entre les deux parties n’en reste pas à cette sortie de l’Ums après celles de Me El Hadji Diouf et du président des Chambres africaines extraordinaires. Hier, les avocats de Habré ont dénoncé un «lynchage médiatique » orchestré, disent-ils, par le Consortium d’agences de communication des Chambres africaines extraordinaires.
ME DIOUF & CIE ACCUSENT LE CONSORTIUM DE COM’ DES CAE DE «LYCNAHGE MEDIATIQUE»
Ils assimilent le séjour au Tchad de journalistes sénégalais «recrutés par le Consortium » à un «service commandé pour le compte des Chambres africaines extraordinaires ». Me El Hadji Diouf & Cie annoncent qu’ils vont saisir le Cnra et le Cored sur les activités du Consortium de même qu’ils vont «incessamment porter cette affaire auprès des organes de régulation et du respect de la déontologie des journalistes sur le plan régional, continental mais aussi international».
Pour eux, «l'opinion doit comprendre que les activités du Consortium sont une violation grave de la présomption d'innocence et quelles que soient les astuces professionnelles utilisées, elles visent à agir contre le Président Habré et à préparer le terrain et l'opinion à une condamnation conclue d'avance ». Ils sont convaincus que «le Consortium souhaite gagner la bataille de l'opinion», ce qui est «le propre du procès politique et la véritable face de l'affaire Habré».
Pour confirmer que la guerre médiatique fait rage, le communiqué du pool d’avocats de Habré a aussitôt fait l’objet d’un démenti du Consortium de sensibilisation des Chambres Africaines extraordinaires qui a été pointé du doigt. «Nous démentons formellement de telles allégations. Le Consortium n’a organisé aucun déplacement de journalistes au Tchad. Ces affirmations du ‘pool de la défense’ ne sont nullement fondées et nous aimerions à l’avenir qu’il nous saisisse pour vérification de ses informations», écrit Abdou Khadre Lô, General Manager de Primum Africa Group, membre de ce consortium.