L’USEQ SUSPEND SON MOT D’ORDRE DE GRÈVE
CRISE SCOLAIRE
L’Useq (Union syndicale pour une éducation de qualité) suspend la grève et invite ses membres à rejoindre sans délai, les salles de classe. Ces syndicalistes, qui évaluent à plus de 50% le taux de satisfaction de leur plateforme, ont décidé de surseoir à la grève pour sauver l’année scolaire. Le Grand cadre et le Cusems poursuivent la grève.
Une lueur d’espoir dans l’horizon assombri de l’éducation. L’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq), qui regroupe le Sneel/Cnts, le Sudes, le Sypros et l’Uden, a décidé de lever son mot d’ordre de grève. L’Useq, par la voix de son coordonateur, Amadou Diaouné, appelle ses militants à la suspension des actions de grève et invitent les enseignants membres à regagner sans délai, les classes.
Appréciant le taux de satisfaction de la plateforme, le coordonnateur a informé que sur des points comme la formation et l’indemnité de logement, le gouvernement s’est engagé fermement avec un échéancier raisonnable.
Concernant la validation, en plus de la loi qui a été validée et promulguée, l’Etat a promis la signature des décrets d’application la semaine prochaine, renseigne Marième Sakho Dansokho, secrétaire générale du Syndicat des professeurs du Sénégal (Sypros). Il en est de même pour les indemnités de rappel, de suggestion et d’avancement qui devraient être payés entre mai et juin.
Quant aux actes administratifs, les 27 000 dossiers devraient être signés et rendus disponibles d’ici la fin du mois d’avril.
Pour l’habitat social, les attestations sont disponibles au niveau de la préfecture de Rufisque. «Les enseignants peuvent s’y rendre pour signer leur titre», indique Mme Dansokho. Quant à la formation des enseignants et instituteurs adjoints, elle se fera en janvier 2016, note la secrétaire générale du Sypros. Le retour dans les classes est surtout motivé, selon les membres, de l’Useq par le péril qui pèse sur l’école publique, notamment sur le droit fondamental à l’éducation de millions de jeunes sénégalais.
«Nous ne devons pas tomber dans le piège de la privatisation de l’école publique à cause des grèves. Les parents ont tendance, quelle que soit leur bourse, à envoyer leurs enfants dans le privé, pour qu’ils aient une bonne éducation», avertit Mme Dansokho. Les syndicalistes, non contents de la gestion de la crise qui secoue l’école par l’Etat, déplorent et dénoncent vigoureusement «la négligence coupable du gouvernement» dans le traitement du protocole d’accord du 17 février 2014.
«Il a plongé le système éducatif dans une crise aiguë», selon Amadou Diaouné, qui note que l’Etat pouvait faire l’économie de cette grève qui n’a que trop duré. Les syndicalistes ont par la suite, constaté, pour le regretter, le déroulement des négociations qui s’est fait sur fond de division syndicale.
Pour Diaouné, les rivalités syndicales constituent un sérieux obstacle au retour de l’apaisement et à la stabilité. Une division qui, selon lui, s’accentue puisque le Cusems et le Grand cadre ont décidé de poursuivre la grève, c’est dire que la question de l’unité des syndicats n’est pas pour demain.