''LA BÊTISE DU SIÈCLE''
LES AGENTS DES CONSEILS RÉGIONAUX DÉNONCENT LE PROJET DE SUPPRESSION DE LA RÉGION
Le projet de loi portant code général des collectivités locales va déboucher sur la suppression des régions. Une mesure qui n’est pas du goût des agents des conseils régionaux qui ont mis en place un comité de crise. Lançant hier son plan d’action, le collectif des agents des régions exige la mise en place d’une commission nationale pour le redéploiement des travailleurs des conseils régionaux. Faute de quoi, ils menacent de paralyser tout le pays dans les prochains jours.
«La suppression des régions plonge les agents des conseils régionaux dans un avenir incertain». Cette inquiétude est de Moustapha Konté, président du comité national de crise des travailleurs des régions, qui flétrit ainsi l’acte III de la décentralisation. Cette réforme, peste le collectif des agents des régions, entraîne une réorganisation territoriale inintelligente. «Les réformes de 1972 à nos jours ont été faites de manière prudente, progressive et irréversible. Mais cet acte III de la décentralisation, les gens l’ont fait dans la précipitation en privilégiant un agenda politique au détriment des véritables préoccupations des populations», fulminent Moustapha Konté et ses camarades qui assimilent la suppression des régions à «une bêtise de l’Etat» dont les populations se rendront bientôt compte. Ils parlent de recul puisque, rappellent-ils, la décentralisation est censée rapprocher l’administration des administrés. «Nous avions une dotation globale de 6 milliards de Francs Cfa, alors que la coopération décentralisée nous apporte plus de 100 milliards de Francs Cfa.
Moustapha Konté : «si l’Etat ne réagit pas, nous n’excluons pas un autre 23 juin»
Il annonce l’organisation d’une journée de protestation le 27 janvier, dont le clou va être un sit-in devant le ministère de la Décentralisation. Et le 10 février, une marche nationale sera organisée après le dépôt de préavis de grève, avec l’intersyndicale des travailleurs des collectivités locales. «Si l’Etat persiste, il n’y aura pas d’élections car nous allons bloquer tous les états-civils ; et on verra comment ils vont déposer leurs candidatures pour les élections. Nous manifesterons dans la rue et au besoin, nous n’excluons pas un autre 23 juin. Nous avons une force de frappe et nous comptons l’utiliser», menace Moustapha Konté.