LA CAN 2015, UNE ÉDITION PLEINE D'IMPRÉVUS
Bata, 8 fév (APS) - La CAN 2015 sera marquée d’une pierre blanche dans l’histoire du football africain, tant son organisation a connu plusieurs difficultés, même si la compétition continentale en est sa 30e édition et fête cette année ses 58 ans.
Prévue au Maroc, l’édition 2015 a été délocalisée en Guinée Equatoriale à moins de deux mois du coup d’envoi. Le royaume chérifien a demandé sans succès le report de la compétition pour éviter la propagation du virus Ebola sur son sol.
Le Maroc, qui s’apprêtait à organiser la Coupe du monde des clubs en décembre et accueillait les matchs de la Guinée, l’un des trois pays les plus touchés par l’épidémie de fièvre Ebola, a manqué de convaincre la Confédération africaine de football (CAF).
Avant la phase finale, la CAF a trouvé une solution aux pays touchés par la fièvre, dont deux, la Guinée et la Sierra Leone, étaient engagés dans les éliminatoires.
La Guinée jouait au Maroc ses matchs "à domicile". La Sierra Leone, elle, était obligée de jouer les éliminatoires sur le terrain de ses adversaires de poule, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo (RDC) et le Cameroun.
Le Syli national, l’équipe de la Guinée, logée dans une poule où il y avait le Ghana, l’Ouganda et le Togo, s’est qualifiée pour la phase finale.
Pour la première fois, dans une phase finale de la CAN, il a fallu attendre la dernière journée des matchs de poule pour connaître les équipes éliminées et celles qui vont disputer les quarts de finale.
Les deux premières journées n’ont pas permis aux 16 équipes qualifiées de se départager. C’était surtout le cas de la poule D, où toutes les sélections – le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Mali - étaient dans une égalité parfaite.
Lors de la dernière journée, les Eléphants de Côte d’Ivoire ont réussi à se qualifier après une victoire (1-0) sur le Cameroun. Il a fallu procéder au tirage au sort entre le Syli national de Guinée et les Aigles du Mali, pour désigner la sélection devant rejoindre les quarts de finale. Et là, le sort a eu raison du Mali.
Autre curiosité de la 30e édition, pour la première fois de la longue histoire de la CAN inaugurée en 1957, une demi-finale a été interrompue pendant une trentaine de minutes, à cause de jets de projectiles visant les supporters et l’équipe adverses, en l’occurrence ceux du Ghana. Les Black Stars dominaient le Nzalang Nacional, l’équipe du pays hôte de la CAN, la Guinée Equatoriale.
Finalement, en plus des forces de sécurité venues évacuer les supporters des deux équipes, un hélicoptère s’est mis à survoler l’aire de jeu, pour dissuader les trouble-fêtes et permettre aux équipes de terminer la partie.
La finale de cette édition, ce dimanche, sera certainement la moins festive de toutes. Une bonne partie des spectateurs a préféré rester à la maison. A moins d’une heure du coup d’envoi, le stade de Bata, où se jouera la finale, était à moitié vide.
Le beau spectacle déroulé en prélude du match n’a été admiré que par un maigre public comprenant surtout les supporters de la Côte d’Ivoire venus massivement soutenir leur équipe.