La cellule Sytjust de Dakar arbore les brassards rouges et annonce un sit-in pour lundi
GROGNE DANS LE SECTEUR DE LA JUSTICE
Le secteur de la justice va connaître des perturbations, le lundi prochain. Le Bureau exécutif national (Ben) du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a décidé d’engager un bras de fer avec le chef du gouvernement, Abdoul Mbaye, et le ministre de la Justice, Aminata Touré. Pour ce faire, ledit syndicat renseigne que lundi, après la réunion du Ben, il y aura un sit-in devant le Palais de justice. Et que s’ils ne travaillent pas, la justice ne marchera pas.
Il faut dire que, c’est un projet de loi qui est à l’origine de cette situation. Il s’agit de celui que le gouvernement a adopté en Conseil des ministres le jeudi dernier et portant modification du décret 2009-14 86 modifié par le décret 2007-810 fixant les droits de délivrance des actes en matière civile et commerciale de 2 400 francs Cfa à 100 francs. Une décision qui n’agrée pas les travailleurs de la justice qui ont arboré hier des brassards rouges au Palais de justice Lat Dior.
Face à cette situation, Me Abdoulaye Tall, Secrétaire administratif chargé des revendications du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), invite le Ben à les suivre, en attendant la mise en place d’un plan national d’actions. Il informe, d’ailleurs, que les travailleurs de la justice sont très en colère contre le Premier ministre et le ministre de la Justice.
Pour sa part, Idrissa Ndiaye, un de ses confrères, est d’avis que le décret aura des conséquences drastiques sur les travailleurs de la justice. Afin d’éviter cela, il a demandé au gouvernement de leur laisser leurs avantages. «La justice est le pilier de la démocratie. Alors, on nous doit du respect. Ils veulent nous installer dans la précarité et la pauvreté», s’insurge-t-il.
Dans la même lancée, les syndicalistes qui trouvent que cette décision est «unilatérale», estiment qu’elle aura un impact sur les fonds communs. Car, selon le Sytjust, il y aura une baisse sur les fonds communs alimentés essentiellement à partir de ces frais. Ainsi, selon eux, cette loi peut mettre en cause les droits des travailleurs de la justice.
Il faut juste souligner que ce mouvement d’humeur intervient après le mot d’ordre lancé, mardi dernier, par le Ben du Sytjust.
Ce dernier, sorti insatisfait de la rencontre avec le ministère de la Justice, avait demandé à ses membres greffiers siégeant à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et aux Chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises en charge du procès d’Hissène Habré, de boycotter leurs activités au sein de ces dites juridictions.