LA CHINE OCTROIE 416 MILLIARDS DE FCFA AU SÉNÉGAL POUR L’AUTOROUTE ‘’ILA TOUBA’’
SIGNATURE DE CONVENTION DE FINANCEMENT
La Chine vient d’accorder un prêt de 416 milliards de FCfa au Sénégal pour la réalisation de l’autoroute « Ila Touba ». Ce qui en fait le plus important projet d’infrastructure au Sénégal depuis les indépendances en termes de financement. Les deux parties ont officiellement signé la convention de financement. Les travaux vont durer 45 mois.
Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, et l’ambassadeur de la République populaire de Chine au Sénégal, Xia Huang, ont procédé, hier, à la signature de la convention de financement de l’autoroute « Ila Touba ».
D’un montant de 416 milliards de FCfa (éventuellement 420 milliards en fonction de la fluctuation du dollar) ce prêt s’étale sur 25 ans avec une période de grâce de cinq ans et un taux d’intérêt de 2 %. « Après l’accord politique ficelé lors de la visite du président de la République en Chine en février 2014, les études techniques et la pose de la première pierre en janvier dernier, restait à régler les détails techniques de l’accord.
Aujourd’hui, tout est bouclé en un temps record, malgré que cela ait coïncidé avec la fin de l’année budgétaire en Chine. Les travaux vont entrer dans leur phase très active », explique Amadou Bâ, faisant écho aux propos de l’ambassadeur chinois selon qui « les grandes formalités et procédures sont derrière nous ».
Une soixante d’ingénieurs et techniciens chinois sont déjà présents sur le terrain pour préparer le démarrage effectif des travaux, fait savoir le diplomate.
L’entreprise China road and bridge corporation (Crbc) chargée des travaux, a également fait venir du Mali du matériel lourd en plus d’autres engins de dernière cri en cours d’acquisition qui devront bientôt arriver au port de Dakar.
7.000 à 8.000 emplois attendus au cours des travaux
Pour le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Elimane Kane, il s’agit du plus important projet du Sénégal depuis les indépendances en termes de financement (800 millions de dollars d’un seul coup).
Les travaux vont durer 45 mois (quatre ans) et, une grande première, les trois tronçons (Touba-Diourbel, Diourbel-Khombole et KhomboleThiès) vont démarrer concomitamment. La longueur de l’ouvrage est de 113 km.
Le projet va créer 7.000 à 8.000 emplois – pour la durée des travaux – et 500 à 600 emplois permanents. Les deux ministres ont, par la suite, insisté sur la pertinence du projet en termes de mobilité interurbaine et de développement économique.
« Cette autoroute qui coupe le pays en deux, va permettre de développer toute cette zone potentiellement très riche et faciliter l’interconnexion avec des zones comme Matam, Gossas ou Kaolack. Désormais, il sera possible de rallier Touba à partir de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) en 1h 30mn », explique Amadou Bâ.
Un taux de rentabilité de 35 %
A son avis, le Sénégal doit se développer non pas en regardant uniquement la façade maritime mais aussi l’intérieur du pays. Avec les autres projets autoroutiers (Somone-Mbour-Thiès), il permettra aussi une interconnexion avec la façade ouest et le centre.
Pour Mansour Elimane Kane, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, une autoroute ne peut exister que quand elle est rentable.
Il estime son taux de rentabilité à 35 % et pense que, techniquement, le péage peut, à lui seul, rembourser le prêt. Avec le délai de grâce, l’exploitation va commencer avant le début du remboursement.